La ménopause, «une phase temporaire»
La ménopause est une nouvelle phase importante dans la vie des femmes. Au cours de cette période, la production d’hormones féminines diminue. Cette chute du taux d’hormones entraîne souvent l’apparition de bouffées de chaleur, troubles du sommeil, sautes d’humeur... «Beaucoup de femmes pensent que la ménopause n’est qu’une phase temporaire», indique le Pr Herman Depypere, gynécologue à l’UZ Gent et vice-président de The Belgian Menopause Society. Dans un article qui paraîtra prochainement dans la revue spécialisée Maturitas, le professeur a analysé avec le BMS les résultats1 d’une enquête en ligne menée auprès de 696 femmes. Il en ressort notamment que «39% savaient que cette phase de leur existence n’était pas de nature passagère, mais durerait le reste de leur vie», commente le Pr Depypere.
La ménopause provoque surtout des désagréments physiques
Malgré la confusion quant à sa durée, les femmes belges sont en général bien au courant de ce qu’est la ménopause.
Beaucoup de femmes ne sont pas traitées
«40% des femmes présentant plus de trois symptômes de la ménopause ne prennent aucun traitement», précise le Pr Depypere. Pourtant, la majorité d’entre elles connaissent les traitements possibles. «Ce sont les femmes ayant un faible niveau d’éducation et celles chez qui le diagnostic n’a pas été posé par un médecin qui doivent être les plus informées.» Que font les femmes pour passer ce cap? «L’exercice physique vient en premier, devant le traitement hormonal substitutif (THS).» Avec une différence entre le nord et le sud du pays, les Wallonnes étant plus nombreuses à prendre un THS que les Flamandes.
Traitement hormonal substitutif et alternatives
À côté du THS et de la pratique d’une activité physique régulière, certaines femmes recourent aux techniques de relaxation et à l’acupuncture. «Des études complémentaires seraient nécessaires pour mesurer l’efficacité de ces thérapies en cas de symptômes modérés à sévères», ajoute le Pr Depypere.
Une meilleure information sur la ménopause
«Cette enquête nous a permis de tirer quelques conclusions générales importantes pour l’avenir», commente le Pr Depypere. «Nous devons mieux informer les femmes et insister sur le fait que la ménopause n’est pas une phase temporaire de leur existence. Elles seront alors plus enclines à se rendre chez un médecin, qui pourra instaurer un traitement efficace de longue durée. Aujourd’hui, encore trop de femmes optent pour des remèdes naturels, ou aucun remède du tout, parce qu’elles pensent que les conséquences de la ménopause sont temporaires. Il est également important de rassurer les femmes à propos du THS. Elles sont en effet nombreuses à le refuser par peur du risque de maladies cardiovasculaires notamment. La recherche a toutefois nuancé ce risque.»
1 Cette enquête en ligne a été réalisée en collaboration avec The Belgian Menopause Society et la firme pharmaceutique Abbott.
Article publié le 23/09/2014.
La ménopause correspond à un arrêt des menstruations depuis plus d’un an. Au niveau du corps, cela se traduit par un arrêt du fonctionnement des ovaires et de la capacité de reproduction. Les taux d’œstrogènes s’effondrent, ce qui se manifeste par plusieurs symptômes: bouffées de chaleur, sécheresse vaginale, fatigue, prise de poids, infections urinaires…
La sexualité d’une femme dépend de nombreux facteurs: physiques, psychologiques, sociaux... À la ménopause, les changements physiques du corps peuvent impacter le désir et la sexualité chez certaines femmes: la sécheresse vaginale causée par la chute d’œstrogènes peut rendre les rapports plus difficiles, voire douloureux en raison du manque de lubrification. L’atrophie urogénitale peut aussi toucher certaines femmes: les tissus de la vulve et du vagin deviennent plus fins et fragiles. Ils s’irritent dès lors facilement et peuvent même présenter des petites déchirures ou fissures. Les tissus étant aussi moins irrigués, il est possible que la sensibilité soit moins grande et que les orgasmes soient par exemple ressentis avec moins d’intensité.
La ménopause est un grand chamboulement dans la vie d’une femme. Ce changement est parfois vécu avec beaucoup de difficultés, ce qui peut altérer la libido. Le corps change et une prise de poids est possible: certaines femmes se sentent dès lors moins bien dans leur peau et moins désirables. De plus, la ménopause peut entraîner une grande fatigue, de l’irritabilité, voire une dépression. L’esprit est alors souvent moins tourné vers le désir sexuel.
De manière générale, la libido varie d’une femme à l’autre: certaines femmes aiment faire l’amour très souvent, d’autres moins. Ces différences sont aussi présentes au moment de la ménopause. Si le désir de certaines femmes est impacté négativement par la ménopause, d’autres femmes ont une sexualité totalement épanouie et vivent cette étape comme une véritable libération (plus de contraception, de menstruations…). D’autres femmes profitent de cette phase pour redécouvrir leur sexualité autrement, en privilégiant les câlins et les caresses plutôt que la pénétration, par exemple.
En cas de baisse de désir qui se prolonge, il est important que la femme puisse en parler à son ou sa partenaire afin d’éviter les tensions liées à une incompréhension. Une bonne communication dans le couple joue en effet un rôle déterminant dans l’épanouissement sexuel. Discuter de ce souci avec son médecin traitant ou son gynécologue est aussi essentiel. En effet, certaines solutions existent pour pallier les difficultés:
Article réalisé en collaboration avec le Dr Anne Firquet, gynécologue au CHR de la Citadelle.
Qu’est-ce que la ménopause? Quelles sont ses conséquences au quotidien? Qu’est-ce qu’un traitement hormonal substitutif? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type de traitement? Faut-il adapter son mode de vie à la ménopause? La présentation visuelle de l’e-Guide permet aux femmes ménopausées et à leurs proches de mieux comprendre cette étape importante de la vie.
Vous pourrez y trouver:
L’e-Guide Visuel du Patient Ménopause est disponible sur iPad, tablette Androïd ou via un minisite web.
Pour plus de facilité, vous pouvez vous rendre sur www.e-guide-visuel-menopause.be et consulter ou télécharger l’e-Guide sur le support de votre choix.
Selon une enquête(1) menée par la Société belge de la Ménopause (SBM) auprès de 700 femmes belges, 61% des femmes considèrent la ménopause comme une période passagère de leur existence: 44% pensent que la ménopause correspond à un laps de temps de 3 à 5 ans, tandis que 17% estiment sa durée à 1 ou 2 ans. Des statistiques étonnantes, quand on sait que la ménopause occupe plus de 30 ans de la vie d’une femme. Ce sujet est parfois tabou et souvent mal compris. Pourtant, pour vivre cette période plus sereinement, il est important de bien la comprendre.
L’e-Guide Visuel du Patient «Ménopause» a été développé sous forme d’app pour smartphone, afin de permettre aux femmes ménopausées et à leurs proches de mieux comprendre la ménopause et les implications de cette étape clé dans leur vie. L’application comporte:
Chaque semaine, les utilisatrices peuvent découvrir une nouvelle actualité regroupant des informations et conseils pratiques pour bien vivre sa ménopause.
La Ménopause App est disponible gratuitement sur l’AppStore et sur Google Play. Pour la télécharger, il suffit de cliquer sur un des liens suivants:
(1)The Belgian Menopause Society. Communiqué de presse. Perceptions erronées chez les femmes belges autour de la ménopause et de son traitement. Septembre 2014.
Article rédigé par Kathleen Mentrop, journaliste santé. Mis en ligne le 04 octobre 2017.
Cette nouvelle approche de la ménopause va au-delà des traitements médicaux et devrait responsabiliser les femmes grâce à des informations de qualité sur les symptômes et les traitements, à des soins cliniques empathiques et à des adaptations du lieu de travail si nécessaire, selon une nouvelle série de quatre articles publiés dans The Lancet.
La Pr Martha Hickey, de l'université de Melbourne et du Royal Women's Hospital (Melbourne), coauteur de la série, déclare: «L'idée fausse selon laquelle la ménopause est toujours un problème médical qui annonce systématiquement une détérioration de la santé physique et mentale doit être remise en question dans l'ensemble de la société. De nombreuses femmes mènent une vie épanouie pendant et après la ménopause, et contribuent au travail, à la vie de famille et à la société dans son ensemble. Changer le discours et considérer la ménopause comme faisant partie d'un vieillissement en bonne santé peut permettre aux femmes de mieux traverser cette étape de la vie et réduire l'anxiété et la peur chez celles qui n'en ont pas encore fait l'expérience.»
«Notre série appelle à une approche individualisée où les femmes reçoivent des informations précises, cohérentes et impartiales pour prendre des décisions éclairées qui leur conviennent pendant la transition ménopausique. Il peut s'agir de prendre un traitement hormonal de la ménopause (également connu sous le nom de THS) pour les symptômes tels que les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, qui peuvent aller de légers à extrêmement invalidants, après avoir discuté avec leur médecin des risques et des avantages de ce traitement. Certaines femmes peuvent également opter pour des thérapies psychologiques telles que la thérapie cognitivo-comportementale afin de réduire l'impact psychologique des bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes et d'améliorer leur sommeil.»
Dans de nombreuses sociétés, la ménopause a longtemps été un sujet tabou. Aujourd'hui, des pays comme le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Australie connaissent un «moment ménopause», avec une discussion plus ouverte en politique, au travail et dans les médias. Si les auteurs de la série se félicitent de la sensibilisation accrue à la ménopause, ils s'inquiètent de la tendance des médias à se concentrer sur les expériences extrêmement négatives de la ménopause, en la présentant comme une expérience malheureuse et pénible qui annonce un déclin critique de la santé des femmes qui ne peut être résolu que par un traitement hormonal substitutif.
«S'il est vrai que certaines femmes ont des expériences extrêmement négatives de la ménopause et bénéficient de thérapies hormonales, ce n'est pas le cas de tout le monde. La réalité est beaucoup plus complexe et variée, certaines femmes faisant état d'expériences neutres et d'autres soulignant les aspects positifs, tels que l'absence de menstruations et de douleurs menstruelles. La ménopause connaît un moment culturel et c'est l'occasion de la reconnaître comme un élément naturel du vieillissement sain des femmes qui, avec une préparation et un soutien adéquats, n'est pas à craindre», déclare le Dr Lydia Brown de l'université de Melbourne.
La croyance selon laquelle la ménopause est associée à une mauvaise santé mentale est largement répandue, mais une analyse de 12 études, publiée dans le cadre de la série, examinant l'association entre la transition ménopausique et la dépression ne le confirme pas. Deux des 12 études signalent une augmentation des symptômes dépressifs pendant la ménopause, mais trois études n'ont pas constaté d'augmentation et les sept études restantes font état de résultats mitigés. Après avoir examiné ces études et bien d'autres, les experts de la série concluent qu'il n'y a pas de preuve solide que le risque d'anxiété, de trouble bipolaire, de psychose ou de suicide augmente pour toutes les femmes pendant la transition ménopausique.
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Dr Anne Firquet, Gynécologue, Chef de Clinique, responsable du Centre de la Ménopause (CHR Liège)
Chantal, 50 ans
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