La psychiatre Iris Sommer souhaite chercher à déterminer si un changement dans le discours est un facteur prédictif de la psychose, en collaboration avec une équipe européenne de spécialistes du cerveau, de linguistes et d'experts en intelligence artificielle (IA). Pour cette recherche, l'équipe a reçu une subvention Synergy de près de 10 millions d'euros du Conseil européen de la recherche.

Près de 22 millions de personnes en Europe souffrent de psychoses

«Les personnes qui ont déjà souffert d'une psychose sont plus susceptibles d'en subir une autre plus tard dans leur vie. C'est pourquoi on leur administre souvent des antipsychotiques à long terme, pendant des mois, voire des années», explique Mme Sommer. Cela réduit le risque de rechute, mais présente aussi des inconvénients. «De nombreux patients ne sont plus disposés à prendre des médicaments à long terme pour éviter une rechute dans la psychose. C'est pourquoi nous voulons désormais traiter les patients uniquement si les symptômes semblent réapparaître. C'est ce que nous appelons le traitement ciblé. Mais pour cela, nous avons besoin de bons prédicteurs de cette rechute.»

Le diagnostic des troubles bipolaires est difficile... Cette maladie est notamment souvent confondue avec la dépression, alors que les solutions à appliquer sont différentes. Pour les patients, cela signifie souvent des mois à batailler avec des symptômes que l’on ne parvient pas à traiter.

Mais des chercheurs ont peut-être trouvé une solution inattendue. En effet, l’activité nerveuse dans le canal qui mène vers l’oreille interne est différente chez les personnes atteintes de troubles bipolaires et chez celles qui souffrent de dépression. Et on peut l’étudier en mesurant l’activité électrique.

En étudiant l’activité électrique à l’intérieur de l’oreille, on pourrait diagnostiquer le trouble bipolaire.

En étudiant l’activité électrique à l’intérieur de l’oreille, on pourrait donc diagnostiquer ce trouble sans se tromper. C’est en tout cas une possibilité, mais cette première étude n’a été menée que sur un tout petit nombre de personnes. Elle demande donc des recherches plus avancées.