Cancer du cardia

Le diagnostic du cancer du cardia comporte les mêmes examens que pour le diagnostic du cancer de l'estomac:

• examen clinique, prise de sang et endoscopie gastrique pour le bilan initial,
• CT-scan, échographie endoscopique, PET-scan, laparoscopie pour le bilan d’extension.

Le traitement est assez similaire à celui du cancer de l'estomac et peut comporter:

• Une opération chirurgicale: en fonction du type de cancer du cardia et donc de la localisation de la tumeur, on optera pour:
  • Une œso-gastrectomie polaire supérieure (OGPS), c’est-à-dire une ablation des deux tiers supérieurs de l’estomac et du bas de l’œsophage,
  • Une œsogastrectomie totale (résection totale de l’estomac et du bas de l’œsophage),
  • Une gastrectomie partielle ou totale,
  • Une mucosectomie par voie endoscopique pour les cancers localisés et superficiels (limités à la muqueuse).

• Une chimiothérapie périopératoire (néo-adjuvante et/ou adjuvante) ou un traitement par radiochimiothérapie préopératoire lorsque la tumeur est plus évoluée mais reste opérable.
• Pour les formes avancées (non opérables) ou métastasiques, des traitements comme la chimiothérapie seule ou combinée aux traitements ciblés tels que les agents anti-HER2 et les anti-angiogéniques sont choisis. Le traitement par immunothérapie semble également très prometteur et accessible probablement dans un avenir proche.

Le choix du traitement dépendra également du type de cancer, de la taille de la tumeur, de sa localisation, de son étendue, de son degré d’évolution…

Le cancer du cardia: de plus en plus fréquent

Le cancer du cardia ou cancer de la jonction œsogastrique (JOG) est un cancer de l’orifice supérieur de l’estomac, situé à la jonction avec l’œsophage. Le cardia est un muscle dont la fonction est d’empêcher les sécrétions acides de l’estomac et les aliments ingérés de refluer vers l’œsophage. Il joue donc un rôle de sphincter.

Les adénocarcinomes constituent la très grande majorité des cancers du cardia. La classification de Siewert définit 3 types de cancer du cardia en fonction de sa localisation:

• Type 1 ou adénocarcinome du bas œsophage: adénocarcinome dont le centre se situe de 1 à 5 cm au-dessus de la jonction œsogastrique.
• Type 2 ou adénocarcinome du cardia vrai: le centre de l’adénocarcinome est situé entre 1 cm au-dessus et 2 cm en dessous du cardia.
• Type 3 ou adénocarcinome subcardial: la tumeur est située entre 2 et 5 cm en dessous de la jonction et envahit la partie haute de l’estomac.

L’incidence du cancer du cardia est en augmentation croissante et constante dans les pays occidentaux depuis les années 70, alors que le cancer de la cavité gastrique a fortement diminué en termes d’incidence dans notre population suite à une meilleure conservation des aliments ainsi qu’une éradication de l’HP.

Facteurs de risque

Différents facteurs sont associés à un risque plus élevé de développer un cancer du cardia:

• Le surpoids et l’obésité: les personnes ayant un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25 sont plus à risque. L’indice de masse corporelle se calcule en divisant son poids en kilos par sa taille en mètre au carré.
• Le reflux gastro-œsophagien (reflux acide de l’estomac vers le bas œsophage) souvent favorisé par l’hernie hiatale (passage d’une portion de l’estomac à travers l’hiatus œsophagien, petit orifice situé au niveau du diaphragme).
• L’âge: le cancer du cardia survient généralement après l’âge de 50 ans.
• Le sexe: les hommes sont 5 fois plus touchés que les femmes⁽¹⁾.
• La consommation de tabac.
• Un faible apport en fruits et légumes.

Contrairement au cancer de l’estomac, l’infection à Helicobacter pylori ne constitue par un facteur de risque du cancer du cardia.

Symptômes

Le symptôme principal du cancer du cardia est la dysphagie, c’est-à-dire une sensation de blocage ou de difficulté à la progression des aliments. Le patient ressent une gêne et/ou une douleur lors du passage des aliments, qui disparaissent rapidement après leur ingurgitation. Aux stades précoces du cancer, la dysphagie est occasionnelle et uniquement causée par de la nourriture solide. L’évolution de la maladie entraîne une dysphagie en présence de tout type d’aliment (même liquide) et de plus en plus régulière, voire une aphagie qui représente l’impossibilité totale de se nourrir par la bouche. D’autres symptômes peuvent aussi apparaître, tels que:

• des douleurs,
• une altération de l’état de santé général,
• de la fièvre,
• des hémorragies digestives (régurgitation ou vomissement de sang).