Publié le 22/08/2022 à 10:24
Le glucagon dans sa forme médicamenteuse tire ses propriétés de l’hormone naturellement produite par le pancréas qui en est à la base. «Un des rôles physiologiques majeurs du glucagon, hormone dite hyperglycémiante, est d’augmenter le taux de glucose dans le sang», explique le Pr Michel Hermans, du Service de Diabétologie des Cliniques universitaires Saint-Luc. Il est dès lors présent, comme médicament d’urgence, dans les trousses des médecins et urgentistes, ainsi qu’au côté des patients (et de leurs proches) vivant avec un diabète de type 1 ou de type 2 et traités par insuline ou d’autres agents hypoglycémiants. Car, quand survient une hypoglycémie sévère (taux très bas de sucre dans le sang), il faut agir vite. Cette complication aiguë peut être à l’origine de troubles de la conscience allant jusqu’au coma. Il importe alors d’administrer sans délai du glucagon au patient, s’il est inconscient et/ou incapable d’ingérer des sucres rapides, dans le but de corriger sa glycémie et de lui permettre de reprendre conscience le cas échéant. Il faut ensuite l’encourager à manger et/ou boire sans tarder, un aliment sucré et une collation, pour empêcher toute nouvelle baisse de la glycémie.
Une caractéristique du glucagon est qu’il s’agit d’une hormone peptidique. «Vous ne pouvez pas la prendre par voie orale: elle serait détruite dans l’estomac, comme une protéine alimentaire», précise le Pr Michel Hermans. L’administration parentérale, par injection sous-cutanée ou intramusculaire, a donc été privilégiée. «Cette forme injectable est d’une grande efficacité, mais elle n’est pas la plus facile à mettre en œuvre.» Elle doit être réfrigérée (peu pratique en cas de déplacement). De plus, elle nécessite une étape de préparation consistant à mélanger le glucagon sous forme de poudre à un solvant, avant de pouvoir être injectée. «Ce qui est original avec la nouvelle formule, prête à l’emploi et transportable à température ambiante (excepté en cas de canicule, NDLR), c’est que l’on peut utiliser la muqueuse nasale comme voie d’administration rapide de glucagon, sans plus passer par une injection.»
La «peur des aiguilles», dite bélonéphobie, est un phénomène connu. Pour cette raison, mais aussi pour la facilité de conservation et d’administration, nous pouvons imaginer que le glucagon nasal est une alternative appréciable à la formule par injection... «C’est un réel progrès pour les patients, observe le Pr Michel Hermans. L’entourage du patient sera plus facile à mobiliser en cas de nécessité. Sur le long terme, sur les lieux de travail par exemple, la forme nasale est éminemment plus facile à administrer, de même que dans d’autres situations où l’administration de glucagon devrait avoir lieu en-dehors du cercle familial. Mais il est bon que les patients concernés sachent que les deux formules existent, car si l’une d’elles n’est pas disponible, mieux vaut toujours avoir du glucagon chez soi, quelle que soit la forme.»
Hugues Henry
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