L'approche traditionnelle du traitement du diabète est progressive. Elle commence par des adaptations du mode de vie. Si cela ne suffit pas à normaliser la glycémie, des médicaments antidiabétiques sont prescrits. D'abord un seul médicament oral, dont les doses sont augmentées progressivement. Plusieurs médicaments sont ensuite associés. Après des années d'évolution, les médicaments oraux ne sont généralement plus efficaces car la sécrétion d'insuline se tarit. Il faut alors administrer directement des médicaments injectables dont l'insuline et récemment les incrétinomimétiques.
La tendance actuelle est de frapper fort d'emblée. Le traitement sera plus agressif chez les patients encore assez jeunes avec un diabète récent. Par contre, il sera plus prudent chez les patients âgés et/ou dont le diabète est ancien. Ces personnes ont en effet un coeur plus fragile et sont sensibles aux hypoglycémies (diminution importante du taux de sucre dans le sang) induites par le traitement.
Article rédigé par le Dr Jean-Yves Hindlet.
Lorsque le contrôle de la pression artérielle exige un traitement médicamenteux en plus des adaptations du mode de vie, le médecin choisira des médicaments qui n'aggravent pas le diabète. Il préférera donc un produit de la classe des "inhibiteurs de l'enzyme de conversion" ou un "sartan".
L'abaissement du cholestérol demandera la prise d'une "statine". Le médecin pourra également décider de prescrire de l'aspirine à faible dose, afin de fluidifier le sang et d'éviter la formation de caillots sanguins susceptibles de boucher brutalement une artère.
Article rédigé par le Dr Jean-Yves Hindlet.
Les médicaments antidiabétiques disponibles ont une influence variable sur le poids. En raison du rôle négatif joué par l'excès pondéral dans le développement du diabète, les médicaments neutres ou bénéfiques sur le plan du poids devraient être privilégiés. Un autre critère est la sécurité d'emploi de ces médicaments, et plus particulièrement le risque d'hypoglycémies (diminution importante et excessive du taux de sucre dans le sang). Celles-ci sont en effet à la fois mal vécues et potentiellement dangereuses.
Article rédigé par le Dr Jean-Yves Hindlet.
L'insuline n'est pas le traitement idéal du diabète de type 2. Si elle permet de baisser la glycémie (taux de sucre dans le sang), elle facilite la prise de poids. Par contre, il est nécessaire d'y recourir si l'association alimentation équilibrée, activité physique et antidiabétiques oraux à doses maximales ne permet pas d'atteindre les objectifs glycémiques. Son administration est quasi inéluctable après une période plus ou moins longue. Dans le diabète de type 1, la production d'insuline étant nulle, celle-ci est directement administrée sans passer par les antidiabétiques oraux.
Ces nouveaux médicaments miment l'action d'une hormone naturelle: l'incrétine (GLP-1). Ils présentent l'intérêt de contrôler à la fois la glycémie et de faire perdre du poids. Ils sont administrés à doses fixes, ce qui en facilite l'utilisation par le patient par rapport à l'insuline.
Article rédigé par le Dr Jean-Yves Hindlet.
L'objectif est de diminuer la mortalité et les complications liées au diabète. Le traitement du diabète vise donc à ramener la glycémie (taux de sucre dans le sang) dans les limites de la normale, mais pas seulement. L'objectif glycémique est certes important, mais il doit aller de pair avec le contrôle de tous les facteurs de risque cardiovasculaire traditionnels pour assurer la meilleure prévention cardiovasculaire possible.
Comme le diabète de type 2 est une situation de très haut risque cardiovasculaire, le contrôle de la tension artérielle (inférieur à 130/80 mmHg) et du cholestérol (LDL-C, le "mauvais cholestérol", inférieur à 100 mg/dL) est plus strict que dans la population générale. Il est important de savoir que ces objectifs nécessitent une modification du mode de vie et qu'avant toute prescription médicamenteuse, une perte de poids est indispensable.
Article rédigé par le Dr Jean-Yves Hindlet.
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