Votre vision s’est détériorée ces derniers temps et votre ophtalmologue vous a diagnostiqué une DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge)? Vous devrez vous assurer d’être suivi dans les mois qui viennent afin de traiter la maladie et surveiller son évolution. Découvrez pourquoi et à quelle fréquence!
Une fois la DMLA diagnostiquée, quel suivi est-il instauré?«Tout dépend du type de DMLA. S’il s’agit d’une forme sèche, qui est la variante la moins grave et la plus commune, l’ophtalmologue se contente le plus souvent d’un contrôle annuel. Aucun traitement n’existe dans le cadre d’une DMLA sèche mais un check-up annuel permet de vérifier que la rétine et ses photorécepteurs sont toujours intacts et que la maladie n’évolue pas.
En ce qui concerne la DMLA humide, nous commençons le traitement dès que les premiers vaisseaux anormaux apparaissent. Nous administrons des injections intravitréennes – dans l’œil – d’un médicament qui permet de les assécher. En effet, ces vaisseaux sont à l’origine d’hémorragies qui détruisent à petit feu les photorécepteurs.»
À quel intervalle faut-il prendre rendez-vous?«Pour les patients atteints d’une forme humide de DMLA, trois injections administrées en général sur une période de 3 mois (une par mois) sont nécessaires. Une fois les trois injections réalisées, nous faisons le bilan et vérifions si de nouveaux vaisseaux anormaux apparaissent. Si ce n’est pas le cas, nous effectuons le même check-up mais seulement tous les six mois. Si nous constatons au contraire que la DMLA est encore active et que les vaisseaux de la macula se détériorent à nouveau, nous administrons à nouveau une série de trois injections.»
À quoi le patient peut-il s’attendre en termes d’évolution?«Le patient peut s’attendre soit à une stabilisation, soit à une aggravation si la DMLA est réfractaire au traitement. Attention, même si la DMLA se stabilise pendant une longue période – parfois plusieurs années –, le risque de récidive n’est pas pour autant écarté par la suite.»
Quels signes le patient doit-il garder à l’œil?«Les symptômes qui indiquent une aggravation de la DMLA correspondent à une évolution négative de l’acuité visuelle: de nouveaux points de déformation des lignes se forment, la tache sombre au centre du champ visuel s’agrandit…»
Quels gestes le patient va-t-il devoir poser?«Arrêter tout ce qui peut favoriser la DMLA, notamment le tabac. Il est aussi recommandé de manger équilibré en consommant de préférence des fruits et légumes (choux, courgettes, brocolis, épinards, oranges, pastèques…), mais aussi du poisson riche en oméga-3 (hareng, saumon, sardines…), des noix ou encore des amandes. Ce sont des conseils classiques, mais que nous donnons régulièrement. Il y a également une petite grille, qu’on appelle la «grille d’Amsler», qui contient un espace quadrillé. Nous conseillons de l’utiliser toutes les deux à trois semaines pour voir si tout est sous contrôle et qu’aucun symptôme n’apparaît. Si les lignes vous paraissent déformées ou que des trous apparaissent dans la grille, alors il est temps de consulter!»
«Oui, un dépistage précoce de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est primordial. Plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de récupération et de stabilisation! Et si la maladie est peu avancée, cela permet de sensibiliser la personne, de l’informer sur sa maladie.»
Faire contrôler régulièrement sa vue, est-ce utile?
«Il est recommandé de faire contrôler sa vue régulièrement à partir de 60 ans. On l’oublie souvent mais la DMLA, la cataracte ou encore le glaucome peuvent occasionner des pertes de vision importantes chez des personnes plus âgées, et parfois sans que la personne ne s’en rende compte. Quelqu’un qui lit beaucoup par exemple remarquera très vite que quelque chose ne va pas si une DMLA se déclare. Mais il nous arrive de voir des patients un peu moins attentifs arriver en consultation à des stades très avancés de la maladie, dans une situation parfois catastrophique.»
À quelle fréquence de tels contrôles sont-ils conseillés?
«Un dépistage chez son ophtalmologue une fois par an ou une fois tous les 18 mois semble raisonnable. Mais il peut également être utile de tester sa vue soi-même grâce au test d’Amsler par exemple. Il est alors important que la personne réalise bien le test en se cachant un œil, puis l’autre. Il arrive que le cerveau compense un déficit lorsque les deux yeux sont ouverts et que le trouble visuel passe inaperçu, parfois pendant plusieurs mois!»
«Subitement! Il y a deux ans, je venais de fêter mes 66 ans, lorsque j’ai constaté que quelque chose ne tournait pas rond. Je me suis d’abord rendu compte que les objets que je fixais étaient déformés. Très vite, j’ai également remarqué que des taches sombres étaient apparues dans mon champ de vision.»
Comment avez-vous réagi?
«Comme à mon habitude: j’ai relativisé. Je me suis dit que je devais être fatigué après les festivités et que ça passerait sûrement avec un peu de repos... J’en ai parlé à ma femme sans m’en inquiéter plus que ça. Elle a réagi au quart de tour! Elle ne m’a pas laissé le choix: je prenais rendez-vous chez l’ophtalmologue ou elle le faisait elle-même, quitte à me tirer ensuite par la peau du cou! Elle ne manque pas de caractère... J’ai téléphoné à mon ophtalmologue qui m’a donné un rendez-vous dans les jours qui suivaient.»
Quel a été le verdict?«Ma femme a eu raison de s’inquiéter: il s’agissait d’une forme humide de DMLA. Mon ophtalmologue m’a expliqué que sans un traitement rapide, je pouvais perdre une bonne partie de ma vision centrale en quelques semaines. Bref, je l’ai échappé belle!»
Aujourd’hui, comment vous sentez-vous?
«Très bien! Les traitements ont permis de stopper l’évolution de la DMLA au plus vite et je n’ai conservé que peu de séquelles. Je lis, je conduis, je regarde la télévision sans problème... Je remercie ma femme chaque jour d’avoir insisté. Et désormais, je ne ronchonne plus si elle me conseille de me rendre chez le médecin!»
Une tache sombre immobile au centre de votre vision ? Des lignes déformées ?
C'est peut-être une DMLA. Consultez rapidement un médecin ophtalmologue.
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