Le cœur est un muscle essentiel puisqu’il permet la circulation du sang dans l’ensemble de notre corps. Comme tout organe, il a besoin pour fonctionner correctement d’oxygène et de nutriments qui lui sont apportés par les artères coronaires.
Les deux artères coronaires portent le sang oxygéné vers le cœur et se séparent en différentes branches pour constituer un réseau artériel qui l’entoure et le nourrit. Il y a assez peu de communications (anastomoses) entre ces différentes branches. Chacune vascularise et nourrit une partie précise du muscle cardiaque. Si un problème survient sur l’une d’entre elles, il n’y a donc pratiquement pas de suppléance possible.
Tout obstacle à l’intérieur de l’une des artères coronaires entrave donc la bonne irrigation d’une partie du muscle cardiaque. Privées d’oxygène et des nutriments apportés par le sang, les conséquences peuvent être majeures, comme une angine de poitrine ou angor (une douleur thoracique survenant à l’effort ou au stress, calmée par le repos) ou un infarctus du myocarde, c’est-à-dire une nécrose d’une partie du muscle cardiaque provoquée par l’obstruction d’une artère du cœur (coronaire).
La principale cause d’une atteinte des artères coronaires est l’athérosclérose qui se caractérise par un épaississement de la paroi artérielle. Pour visualiser précisément le ou les rétrécissement(s) coronarien(s), l’examen le plus fiable est une coronarographie, un examen d’imagerie médicale effectué à l’hôpital ou en clinique.
En fonction de l’importance et de la gravité de l’obstruction d’une ou des artère(s) coronaire(s), différentes solutions peuvent être envisagées: médicaments, pontage coronaire ou angioplastie coronaire. L’angioplastie, souvent indiquée en urgence, est un traitement aujourd’hui largement dispensé. Il consiste à déboucher l’artère coronaire obstruée à l’aide d’une très fine sonde introduite jusqu’au cœur.
La pollution atmosphérique correspond à la présence indésirable dans l’air de substances nocives pour la santé humaine, ou l’élévation anormale de la concentration de ces substances. Plusieurs gaz sont particulièrement dangereux pour la santé:
Autre polluant atmosphérique particulièrement nocif: les particules fines. Ces particules, en suspension dans l’air, proviennent de nombreuses sources: transformation de combustibles, transport automobile, activités agricoles et industrielles… Suffisamment petites pour être inhalées, elles sont pointées du doigt comme facteur de risque pour les maladies cardiovasculaires. En fonction de leur diamètre, on distingue les PM10 (particules dont le diamètre est inférieur à 10 µm), les PM2,5 (<2,5 µm) et les PM0,1 (<0,1 µm). Plus elles sont petites, plus elles pénètrent loin dans les voies respiratoires et sont nocives.
Les mécanismes de la pollution sur le cœur ne sont pas encore parfaitement connus. Toutefois, les scientifiques s’accordent pour dire que les différents polluants, et surtout les particules fines, entraînent un processus inflammatoire dans les voies respiratoires mais aussi au niveau des vaisseaux sanguins. Des études démontrent que les PM2,5 contribuent notamment à l’athérosclérose, la formation de plaques dans la partie interne des artères et qui en retrécissent le diamètre, à l’origine de l’infarctus aigu du myocarde mais aussi de certains accidents vasculaires cérébraux.
Différentes études ont mis en avant une augmentation du risque d’infarctus aigu du myocarde lors d’une exposition à court terme à la pollution atmosphérique. Des chercheurs de Boston ont ainsi observé que le risque d’infarctus du myocarde était significativement augmenté lorsque le taux de PM2,5 augmentait de 25 µ/m3 dans les deux heures précédant cet infarctus.
L’exposition aux PM10 est aussi nocive, puisque lorsque leur taux est supérieur à 25µ/m3, une augmentation significative du nombre d’infarctus est également enregistrée, particulièrement chez les fumeurs.
Sur le long terme aussi, l’exposition à la pollution atmosphérique a un effet néfaste sur le cœur. Une étude médicale de grande envergure menée sur plus de 100.000 sujets durant 10 ans a conclu à une association entre l’exposition à long terme aux particules fines et à l’incidence des accidents coronariens aigus (dont le fameux infarctus) et ce, même à des seuils de pollution inférieurs aux limites européennes. Une autre étude a quant elle associé positivement l’exposition à long terme au dioxyde d’azote (NO2), indicateur de pollution d’origine automobile, et la survenue d’accidents cardiaques.
Pollution atmosphérique et antécédents d’infarctus du myocarde ne font pas bon ménage. En effet, une étude anglaise a démontré qu’après un infarctus aigu du myocarde, le risque de décès augmentait de 20% pour chaque accroissement de 10µ/m3 de PM2,5 dans l’air. Il n’a pas été prouvé que la pollution était directement à l’origine du décès, mais l’inhalation des particules fines détériore encore l’état de santé général du patient, déjà affaibli par l’accident cardiaque.
Article rédigé par Kathleen Mentrop, journaliste santé. Publié le 6 janvier 2016.
Surpoids et excès de cholestérol, facteurs de risque cardiovasculaire
La crise cardiaque (infarctus) surgit lorsque les artères coronaires, les vaisseaux sanguins qui irriguent le cœur, s’encrassent: la formation de plaques d’athérome, une combinaison de dépôts de graisses, de cholestérol et d’autres «débris», bouche les artères, et empêche l’arrivée du sang dans le cœur, ce qui le prive d’oxygène.
Le même phénomène peut se produire dans les artères qui irriguent le cerveau, entraînant un accident vasculaire cérébral, deuxième grande catégorie de maladie cardiovasculaire.
L’alimentation joue un grand rôle dans l’accumulation progressive de dépôts de graisses sur les parois des artères. Elle a une influence directe sur le taux de cholestérol, et indirecte car le surpoids favorise le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle, deux autres facteurs majeurs de risque cardiovasculaire.
Les vertus du régime méditerranéen pour le cœur
Rejoignant les recommandations diététiques actuelles, le régime méditerranéen se compose essentiellement de fruits, de légumes, de céréales et de légumineuses comme les lentilles, pois chiches, haricots blancs. Il privilégie l’huile d’olive comme principale matière grasse. La consommation de viande et charcuterie, d’œufs, de produits laitiers et d’alcool est modérée.
Reconnu scientifiquement pour ses bienfaits dans la prévention des risques cardiovasculaires, ses vertus sont multiples:
De nouveaux bienfaits pour la tension artérielle mis en lumière
Si ces bénéfices sont connus depuis longtemps, la recherche s’est dernièrement intéressée au lien entre le régime méditerranéen et la variabilité de la tension artérielle. Un élément récemment identifié comme un facteur de risque cardiovasculaire, au même titre que l’hypertension.
En 2014, une étude réalisée par des neurologues et cardiologues de l’Université de Hong-Kong auprès de personnes souffrants d’insuffisance coronaire (personnes ayant subi ou à risque de subir un infarctus ou une angine de poitrine) a confirmé cette association: manger «méditerranéen» et consommer de l’alcool avec modération contribuerait effectivement à réduire la variabilité de la pression artérielle et diminuerait le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC).
Étant donné ces nombreux bienfaits, il n’est pas étonnant que l’UNESCO ait décidé d’inscrire le régime méditerranéen au patrimoine immatériel de l’humanité en 2010. Comme les civilisations antiques nous l’ont enseigné, prendre soin de sa santé est un art de vivre...
Article réalisé avec la collaboration du Pr Jean-Luc Vandenbossche, chef du service de cardiologie au CHU Saint-Pierre. Estruch R., Arós F., Primary prevention of cardiovascular disease with a Mediterranean diet (2013) http://www.nejm.org/doi/full/10.1056/NEJMoa1200303#t=article Kui-Kai Lau, Mediterranean-Style Diet Is Associated With Reduced Blood Pressure Variability and Subsequent Stroke Risk in Patients With Coronary Artery Disease, Am J Hypertens (2014) doi: 10.1093/ajh/hpu195 http://ajh.oxfordjournals.org/content/early/2014/11/18/ajh.hpu195.short?rss=1 De Lorgeril M., Salen P., Martin J.L., et al. Mediterranean diet, traditional risk factors, and the rate of cardiovascular complications after myocardial infarction: final report of the Lyon Diet Heart Study. Circulation. 1999; 99:779–785.
Une équipe de chercheurs s’est intéressée à la question de savoir si monter les escaliers, en tant que forme d'activité physique, pouvait jouer un rôle dans la réduction des risques de maladies cardiovasculaires et de décès prématuré.
Les maladies cardiovasculaires sont en grande partie évitables grâce à des mesures telles que l'exercice physique. Cependant, plus d'un adulte sur quatre dans le monde n'atteint pas les niveaux d'activité physique recommandés. Monter les escaliers est une forme d'activité physique pratique et facilement accessible qui est souvent négligée.
Les auteurs ont procédé à une recherche de la littérature et ont réalisé une méta-analyse. Les études ont été sélectionnées indépendamment du nombre de volées d'escaliers et de la vitesse de montée. L'analyse finale a porté sur neuf études et 480.479 participants. La population étudiée comprenait à la fois des participants en bonne santé et des personnes ayant des antécédents de crise cardiaque ou de maladie artérielle périphérique. Les participants étaient âgés de 35 à 84 ans et 53 % d'entre eux étaient des femmes. Par rapport au fait de ne pas monter les escaliers, la montée des escaliers a été associée à une réduction de 24% du risque de décès, quelle qu'en soit la cause, et de 39% du risque de décès par maladie cardiovasculaire. La montée des escaliers a également été associée à une réduction du risque de maladie cardiovasculaire, notamment de crise cardiaque, d'insuffisance cardiaque et d'accident vasculaire cérébral.
Source: Congrès ESC Preventive Cardiology 2024, https://www.calameo.com/read/001225296638741959e5d?authid=Apu7n3toafeq
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