Marie-Françoise Vincent, professeur et chef de Laboratoire, Laboratoire des Maladies métaboliques des Cliniques universitaires Saint-Luc et UCL.
Si les maladies lysosomales restent une matière peu abordée pendant le cursus des futurs médecins, le nombre de médecins se spécialisant dans ce domaine est suffisant.
Elles sont abordées une première fois lors des cours de biochimie en 2e BAC des études de médecine. Les maladies lysosomales permettent d'illustrer des parties plus théoriques du cours en contextualisant les mécanismes biochimiques qui leurs sont propres. Ceux-ci sont expliqués ainsi que les traitements qui permettent de corriger les mécanismes biochimiques défaillants. En revanche, les symptômes et le diagnostic ne sont présentés qu'en master 1.
À côté de cela, il existe un module optionnel de 30 heures de cours consacré aux maladies métaboliques avec 2 heures dédiées aux maladies lysosomales.
Je note clairement un intérêt croissant pour le module optionnel sur les maladies métaboliques. Il y a quelques années, s'y inscrivaient surtout des biochimistes alors qu'aujourd'hui, il y a de plus en plus de médecins.
Par ailleurs, lorsque ces maladies sont abordées en cours de biochimie, elles permettent de sortir de la théorie pure et dure. Ce qui est toujours apprécié des étudiants.
Oui et non. Le principe général de ces maladies est facile à expliquer. En revanche, cela se complique quand on aborde l'aspect clinique. Il existe, en effet, une grande variabilité de symptômes pour ces maladies. Raison pour laquelle il est impossible de parler de toutes les maladies lysosomales sans tomber dans un cours catalogue. Pour éviter cela, nous n'enseignons que les maladies lysosomales qu'il est possible de traiter. Mieux vaut connaître en détail celles-là plutôt que de toutes les survoler.
Non. Pour que les médecins soient suffisamment spécialisés, il faut qu'ils suivent un grand nombre de patients. Et comme les maladies lysosomales sont des maladies rares, il vaut mieux qu'il n'y ait pas trop de médecins spécialistes. La Belgique compte 6 centres de maladies métaboliques, c'est suffisant. Mais cela vaut surtout pour les pédiatres, ce n'est pas la même chose pour les médecins qui prennent en charge les adultes. Là, il y a un manque. Beaucoup de patients continuent d'ailleurs à se faire suivre par leur pédiatre alors qu'ils sont adultes.
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