«Les vaccins anti-Covid-19 de Pfizer BioNtech et de Moderna sont des vaccins à ARNm, alors que celui d’AstraZeneca est un vaccin à base d’ADN. Pour le vaccin contre la grippe, la vaccination consiste à vous injecter directement un morceau de la surface du virus, une protéine appelée Hémagglutinine. Le système immunitaire va réagir contre cette protéine et fabriquer des anticorps pour se protéger contre le virus de la grippe. Chez le Sars Cov 2 (Covid-19), on retrouve à la surface du virus une protéine appelée Spike. Pour le vaccin d’AstraZeneca, l’information nécessaire pour fabriquer la protéine Spike est contenue dans de l’ADN. Cet ADN est inséré dans un adénovirus. Pour les vaccins de Pfizer BioNtech et de Moderna, cette information est de l’ARNm et est enveloppée dans une nanoparticule de graisse. Après injection de ces vaccins anti-Covid-19, l’ARNm ou l’ADN pénètre dans vos cellules et, c’est la cellule elle-même qui va fabriquer la protéine du virus. Votre organisme va ensuite développer une immunité contre cette protéine Spike et bloquer l’entrée du virus. La vaccination contre la grippe saisonnière va avoir un effet protecteur modéré de l’ordre de maximum 70% chez les sujets jeunes avec, chez les personnes âgées des réponses moins élevées. Avec les vaccins anti-Covid-19 actuellement administrés en Belgique, la protection est bien plus importante: de l’ordre de 95% pour les vaccins à ARNm. Et on commence à voir dans certains pays une nette baisse des hospitalisations depuis le début des campagnes de vaccination.»
«À court terme, les effets secondaires du vaccin anti-Covid-19 sont connus: douleurs et sensation de chaleur au point d’injection (haut du bras), maux de tête, fièvre, courbatures, fatigue, etc. Ils disparaissent généralement dans les 24 à 48 heures. Des effets secondaires plus importants, comme des réactions allergiques, voire un choc anaphylactique (d’où la surveillance médicale durant 15 à 30 minutes après l’injection) ont été rapportés, mais ils restent rares (quelques cas pour un million de doses). Notez qu’on peut rencontrer le même type de réactions allergiques sévères lors de l’administration de certains vaccins, l’ingestion de certains aliments (noix, œufs, etc.) ou lors d’une anesthésie, etc. Pour le moment, nous n’ avons qu’un recul de 3 mois. Néanmoins, dans 95% des cas, les effets secondaires graves post vaccination s’observent dans les 6 semaines après injection. Rappelons que nous n’avons pas recensé de cas de Syndrome de Guillain-Barré ni de sclérose en plaques, car cela préoccupe souvent la population. N’oublions pas que les vaccins anti-Covid-19, comme d’ailleurs tous les vaccins ou nouveaux médicaments, bénéficient d’un suivi rigoureux, ce qui permet d’en évaluer convenablement les risques et les bénéfices.»
«Aucune interaction n’a été observée avec les traitements médicamenteux susmentionnés. De même, le vaccin n’est pas déconseillé aux personnes atteintes d’asthme, de psoriasis, voire d’urticaire. En cas d’allergie connue, on peut consulter son dermatologue avant la vaccination. Nous n’avons pas observé de cas de psoriasis ni d’eczéma après administration vaccinale. Le vaccin pourrait, chez les personnes sous traitement immunosuppresseur lourd (pas tellement les biologiques de nouvelle génération, mais des molécules comme des anti-TNF, de la cortisone à haute dose par exemple) donner une réponse vaccinale moindre dont on ne connaît pas encore la signification clinique exacte (protection moindre et/ou plus courte?). Des études doivent toutefois encore analyser ces données.»
Interview: Barbara Simon, journaliste santé.
«Le psoriasis n’est pas une maladie grave en soi! Par contre, elle empoisonne la vie: on souffre psychologiquement et physiquement. On oublie souvent qu’une proportion importante des patients est victime de fortes démangeaisons. Par ailleurs, les plaques peuvent causer des douleurs, notamment quand elles sont localisées au niveau de la plante des pieds et entraînent des difficultés à la marche. Le psoriasis se déclare souvent chez des jeunes adultes qui ont une vie active, une famille. Or, à cause de la maladie, certaines activités sont empêchées. On n’ose pas accompagner ses jeunes enfants à la piscine… La vie intime est parfois aussi mise à mal. Certaines professions peuvent aussi être difficiles à exercer si on souffre de psoriasis. Être boucher avec un psoriasis des mains, n’est pas évident.»
«Si on trouve le bon traitement, le patient va pouvoir à nouveau sortir, se remettre au sport, perdre ses kilos en trop, etc. Sa qualité de vie, que ce soit au niveau familial, social ou intime s’en trouvera améliorée. Ce sont des choses non négligeables.»
«Oui, si on trouve le médicament qui convient au patient. Il faut parfois essayer plusieurs choses mais quand on a trouvé, il faut continuer. Les nouveaux traitements biologiques permettent d’apporter une amélioration de 90%. Cela signifie que le patient est «blanchi». La maladie est toujours là mais dans les faits, il n’a plus de symptômes! Beaucoup de dermatologues hésitent cependant à recourir à ces traitements par voie générale car ils exigent des examens complémentaires et demandent un suivi très régulier des patients. C’est pourquoi le suivi doit être assuré par un dermatologue spécialiste du psoriasis.»
«D’abord, aller vers des traitements biologiques de plus en plus ciblés. Des traitements qui s’adressent exclusivement au psoriasis mais qui pourraient aussi être ciblés en fonction des différentes formes de psoriasis. Ensuite, la thérapie génique. La recherche fondamentale travaille sur cette possibilité: empêcher les gènes impliqués dans le psoriasis de s’exprimer, ce qui permettrait non plus une rémission mais une guérison du psoriasis.»
Article réalisé par Julie Luong, journaliste médicale. Mis en ligne le 25 septembre 2017.
Depuis mes 16 ans environ, et j’en ai à présent 42. Le psoriasis s’est donc déclaré assez tôt. Le diagnostic a été facile parce que mon père en a, et que ma grand-mère paternelle en avait également. J’avais donc des prédispositions génétiques.
Mon psoriasis était assez grave. Je suis donc passé par tous les traitements. J’ai d’abord testé la puvathérapie. Elle se pratique dans une cabine et demande la prise d’un médicament photosensibilisant. Puis, j’ai pris de la Ciclosporine et enfin du Méthotrexate. Ces 3 traitements devaient se révéler inefficaces pour que je puisse bénéficier de la biothérapie en étant remboursé. J’ai également pu avoir accès à ce traitement parce que plus de 10% de mon corps est touché par la maladie. Il s’agit d’injections sous-cutanées que l’on peut réaliser soi-même à domicile.
Après une séance de puvathérapie, à cause du photosensibilisant, je devais me protéger de la lumière et porter des lunettes de soleil pendant 8h, pour ne pas abîmer ma rétine. De plus, c’est un traitement qui se réalise 3 fois par semaine. Quant au Méthotrexate, personnellement, je ne le supportais pas. A présent, la biothérapie diminue mon immunité. Chez d’autres, elle cause des nausées, une grosse fatigue… Cela dit, quand vous souffrez de psoriasis, vous avez tellement besoin des traitements que vous vous résignez plus facilement à en accepter les désagréments.
Oui, le psoriasis influence toute votre vie. Vous choisissez des vêtements qui cachent vos taches, vous évitez certaines activités (comme aller à la piscine), vous programmez vos vacances pendant vos moments de rémission… Le but est de se protéger du regard des autres. Ce n’est pas mon cas, mais certaines personnes ont également des démangeaisons insupportables.
Oui, son rôle est primordial pour trouver le traitement le plus efficace, et le plus facile à vivre au quotidien. C’est pourquoi je recommande de consulter un spécialiste du psoriasis, quelqu’un qui trouvera toujours de nouvelles possibilités de traitement. Il est important d’avoir une bonne relation avec son dermatologue, et de bien préparer ses consultations. Pour ce faire, je conseille d’écrire toutes les questions que l’on se pose dans un petit carnet.
Je suis traité grâce à la biothérapie. J’utilise aussi des pommades à base de cortisone. Actuellement, j’ai une meilleure qualité de vie parce que je n’ai quasiment plus de taches. Ceci dit, si je deviens résistant à ce dernier traitement, cela serait un problème, car j’ai épuisé toutes les possibilités. Heureusement, les firmes pharmaceutiques font constamment des progrès, et de nouveaux traitements devraient sortir cette année.
Face à cette maladie, certains sont tentés de baisser les bras. Surtout quand aucun traitement ne s’avère efficace. Je tiens à leur dire qu’il y a toujours une solution. Pour la trouver, il est nécessaire de consulter un dermatologue spécialisé, qui proposera toujours de nouveaux traitements. Le milieu associatif est également là pour leur prouver qu’ils ne sont pas seuls.
Article rédigé par Alicia Alongi, journaliste santé
Les biothérapies ou traitements biologiques sont des substances produites à partir d’une cellule ou d’un organisme vivant. La majorité de ces biothérapies sont des antico...
Lire la suiteLe psoriasis est une maladie cutanée très invalidante mais pas mortelle. Cela explique que, dès le début de la pandémie de coronavirus, les patients et les médecins se so...
Lire la suiteLa télémédecine est une pratique médicale qui utilise les technologies de l’information et de la communication (ordinateur, tablette, téléphone multimédia, réseau 3G, int...
Lire la suiteIl existe différentes formes de psoriasis, dont les plus fréquentes sont le psoriasis en plaques et l’arthr...
Lire la suiteLes personnes atteintes de psoriasis risquent davantage d’être atteintes de maladies cardiovasculaires. C’est la conclusion d’une étude britannique qui s’est penchée sur...
Lire la suiteAvec le Pr Bernard Vandercam, infectiologue aux Cliniques Universitaires Saint-Luc (Bruxelles).
François Jacquemin, bénévole pour l’association de patients « Psoriasis Contact asbl »
Pr Michel de la Brassinne, dermatologue au CHU de Liège
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive