Ecstasy, GHB, cocaïne, crystal meth et autres drogues s’invitent de plus en plus régulièrement chez les jeunes. En Belgique, par exemple, entre 2011 et 2014, l’utilisation de plus de deux drogues par les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes est notamment passée de 12% à 28%. En particulier, dans le cadre des relations sexuelles sous l’effet de drogues qu’on appelle communément «chemsex». Conséquence de ce type de comportement chez les patients séropositifs? Une augmentation du risque de:
Si la prise simultanée de plusieurs médicaments peut entraîner un risque d’interaction, il en est de même pour la consommation de drogues en parallèle d’un traitement médicamenteux. Et les médicaments antirétroviraux n’y échappent pas: le risque d’effets secondaires, voire d’overdose, est bien réel lorsqu’ils sont associés à des drogues.
Mais ce n’est pas tout! La consommation de drogues s’accompagne également d’une diminution de l’adhésion au traitement, un comportement qui peut nuire à son efficacité.
Plus précisément, un consommateur de drogue aurait quatre fois plus de risques de ne pas bien suivre son traitement qu’une personne ne consommant pas de drogue. Une mauvaise adhésion qui s’explique par deux phénomènes:
Effet collatéral de cette mauvaise adhésion au traitement: une augmentation du risque de résistance aux médicaments. Et pour cause, lorsque le traitement antirétroviral est mal suivi, le virus peut recommencer à se multiplier, à muter et développer des résistances aux molécules de la trithérapie. À la clé, un risque réel de voir son traitement devenir inefficace.
- Kalichman, S.C., Cherry, C., Kalichman, M.O., Washington, C., Grebler, T., Hoyt, G., Merely, C., and Welles, B. (2015). Intentional Medication Non-Adherence Due to Interactive Toxicity Beliefs among HIV Positive Active Drug Users. Journal of Acquired Immune Deficiency Syndromes. - Hinkin CH, Barclay TR, Castellon SA, Levine AJ, Durvasula RS, Marion SD, et al. Drug use and medication adherence among HIV-1 infected individuals. AIDS Behav. 2007;11(2):185–94.
Article rédigé par Élise Dubuisson, journaliste santé. Publié le 12 juin 2017.
1) Quelles différences entre hommes et femmes quand on parle de VIH?
«Au niveau épidémiologique, il y a autant d’hommes que de femmes qui sont infectés par le virus du VIH dans le monde. Toutefois, on note de grandes disparités entre les régions du monde: en Afrique subsaharienne, plus de femmes sont touchées – notamment à cause de la grande fragilité sociale et physique des femmes ainsi que du nombre important de violences sexuelles. En Europe, par contre, 80 à 90% des personnes infectées sont des hommes. La Belgique est un pays particulier avec plus de femmes infectées que dans les autres pays d’Europe, en raison de sa position de «plaque tournante» par rapport à l’Afrique centrale: beaucoup de personnes d’origine africaine ayant migré vers notre pays.»
2) Et en ce qui concerne l’accès au traitement?
«Si, dans les pays développés, il y a plus d’hommes que de femmes touchés par le VIH, on remarque par contre que les femmes sont diagnostiquées plus tardivement, c’est-à-dire avec une immunité plus basse que les hommes. Cette immunité se mesure par le taux de lymphocytes T4 dans le sang. On appelle diagnostic tardif un taux de lymphocytes T4 plus bas que 350/µL (normalement, ce taux doit être supérieur à 500). Aux USA, le VIH touche principalement les minorités afro-américaines très défavorisées, avec un accès aux soins limité, ce qui peut expliquer ce diagnostic tardif. Dans nos pays, par contre, les explications ne sont pas très claires.
En ce qui concerne l’accès au traitement, on ne note aucune différence en Belgique entre les hommes et les femmes: 90% des patients suivis médicalement reçoivent un traitement anti-VIH efficace. Si, dans nos pays, les personnes diagnostiquées peuvent recevoir un traitement quel que soit le taux de lymphocytes T4, ce n’est pas le cas dans tous les pays, faute de moyens: les patients recevant le traitement sont sélectionnés en fonction de l’avancée de la maladie avec priorité à ceux qui ont une immunité plus faible. Or, pour une évolution similaire de la maladie, les femmes séropositives présentent des marqueurs d’évolution (tels que le taux de lymphocytes T4 et la quantité de VIH détectée dans le sang, appelée aussi charge virale) moins alarmants que les hommes. Ceci pourrait expliquer qu’elles soient parfois soignées moins rapidement.»
3) Les femmes sont-elles plus susceptibles d’être infectées que les hommes?
«Au niveau biologique et anatomique, deux facteurs rendraient les femmes plus vulnérables au virus que les hommes. Premièrement, au cours du cycle menstruel de la femme, les changements hormonaux induisent une baisse de l’immunité pendant quelques jours. Autrement dit, le corps se défend moins bien face aux infections. Deuxièmement, chez les très jeunes filles (avant 16 ans), le col de l’utérus présente une susceptibilité plus grande aux infections. Or, certaines filles ont des relations sexuelles très jeunes ou sont victimes d’abus sexuels (c’est le cas notamment en Afrique où ces jeunes filles sont souvent orphelines et élevées en dehors de leur famille).
Au niveau de la contraception, plusieurs études laissent à penser que les progestatifs injectables – premier moyen de contraception chez les femmes d’origine africaine vivant en Afrique ou dans nos pays – induiraient des changements au niveau du col de l’utérus où se trouvent les récepteurs du VIH, ce qui rendraient ces femmes plus vulnérables au virus. De plus, une fois qu’elles sont séropositives, les femmes utilisant ce type de contraceptif sécrèteraient plus de virus, ce qui augmenterait le risque de contaminer leur partenaire. Il est donc essentiel de continuer à promouvoir l’usage du préservatif même en cas d’emploi d’un autre moyen contraceptif efficace.
Enfin, d’un point de vue psychosocial, il faut également prendre en considération la position de faiblesse de la femme dans sa capacité à imposer un préservatif à son partenaire et la grande soumission de celle-ci dans certains pays.»
4) En quoi la prise en charge diffère-t-elle?
«La prise en charge des patients VIH est multidisciplinaire: médecins, psychologues, infirmières et assistantes sociales travaillent ensemble afin de soutenir les personnes devant vivre avec le VIH au quotidien toute leur vie, ce qui a des implications sur leur santé mais aussi leur sexualité, leur famille, etc. Chez les femmes, différents aspects sont à prendre en compte. Premièrement, au niveau psychosocial, la femme, par son rôle de mère de famille, a malheureusement trop souvent tendance à se négliger. Si son mari ou ses enfants sont séropositifs, elle privilégiera leur prise en charge au détriment de la sienne. De plus, de nombreuses femmes séropositives ont vécu de grands traumatismes (comme des violences sexuelles en temps de guerre ou par le conjoint), ce qui rend la prise en charge plus complexe. L’annonce du diagnostic du VIH aux proches (conjoint, famille, amis) est encore problématique de nos jours. Malgré tous les progrès des traitements qui ont transformé cette maladie d’une condamnation à court terme il y a 20 ans à une maladie chronique permettant de travailler, d’avoir des enfants et de vivre "presque" normalement, la révélation du diagnostic peut entraîner une réelle exclusion et discrimination de la femme séropositive, souvent déjà dans une situation d’isolement.
5) D’un point de vue médical, quelles spécificités observe-t-on chez la femme?
Le traitement du VIH peut entraîner plus d’effets secondaires chez la femme que chez l’homme. Si la tolérance est moins bonne, cela peut conduire à plus d’échecs dans le traitement qui sera moins bien suivi. La prise en charge gynécologique est elle aussi spécifique: choix d’une bonne contraception, surveillance accrue du cancer du col de l’utérus (plus fréquent chez la femme séropositive), grossesse programmée, gestion spécifique de l’allaitement qui reste fortement déconseillé dans les pays développés* et suivi de la ménopause (souvent plus précoce)…»
*N.D.L.R.: Dans les pays en voie de développement, l’allaitement artificiel est souvent cause de malnutritions, de diarrhées… qui peuvent être très sévères chez les nourrissons. L’allaitement maternel reste souvent conseillé, même chez les mères séropositives (la prise d’un traitement antirétroviral est recommandée).
Article rédigé par Kathleen Mentrop, journaliste santé. Mis en ligne le 5 octobre 2016.
Trois nouvelles infections au VIH par jour en Belgique? Un chiffre impressionnant mais bien réel. Le Sida ne recule pas. En 2009, le nombre de nouvelles infections était le plus haut jamais atteint dans notre pays avec 1135 nouvelles infections diagnostiquées. La prévention et l'information restent donc plus que jamais d'actualité. "Nous constatons une dégradation des connaissances sur le Sida", nous explique Thierry Martin, directeur de la Plate-Forme Prévention Sida. "Une étude récente sur les jeunes en âge scolaire nous a par exemple montré qu'un jeune sur quatre pense qu'il est possible d'attraper le Sida en buvant dans le même verre qu'une personne séropositive. Lors de nos actions sur le terrain, nous remarquons également que les jeunes connaissent mal la maladie, les modes de transmission ou encore la problématique du dépistage." Ce 1er décembre, la Journée Mondiale de lutte contre le Sida est l'occasion de rappeler que le Sida est toujours à l'ordre du jour.
Ce 1er décembre, dès 8 heures du matin, des actions seront menées dans les stations de métro et les gares de Bruxelles: animations, diffusion de messages... Des bénévoles proposeront également aux passants de porter le ruban rouge en signe de solidarité. Une rencontre qui sera également l'occasion de poser des questions sur le VIH.
De 16 à 19 heures, les actions se poursuivront du côté de la gare centrale. Des projections vidéo donneront vie à la façade de la gare et diffuseront une série de messages visant à faire reculer la discrimination envers les personnes séropositives. Au programme également: DJs, expos, live painting, cracheurs de feu...
A 19 heures, la traditionnelle marche de solidarité démarrera du carrefour de l'Europe et déambulera dans les rues de Bruxelles jusqu'à l'Hôtel de ville. Un patchwork, grand assemblage réalisé à la mémoire des personnes décédées du Sida, y sera déployé.
Des actions de sensibilisation seront également menées en Wallonie. Le train de la prévention quittera notamment Liège Guillemins le 1 décembre à 7h47, et s'arrêtera ensuite en gares de Namur, Charleroi, Mons et Lilles. A bord d'un wagon spécialement décoré pour l'occasion, des spécialistes répondront aux questions sur le Sida. Des stands d'information et des animations seront également organisés de 8h à 18h dans ces différentes gares.
A cette occasion, Sensoa, le centre d’expertise flamand pour la santé sexuelle et le VIH, va aider, pour la deuxième année consécutive, des malades atteints du VIH à courir les 10 Miles d’Anvers sous la bannière de l’HIV Run. Depuis quelques mois, le centre a élaboré un planning de coaching personnalisé, complété par des séances d’entraînement et d’information en groupe pour une vingtaine de personnes séropositives.
Selon Patrick Reyntiens, collaborateur de Sensoa, le Centre vise deux objectifs majeurs avec l’HIV Run. "D’une part, nous voulons que les gens puissent parler en toute liberté du VIH. Grâce aux progrès réalisés ces dix dernières années dans le domaine de la médecine, le VIH n’est plus une maladie mortelle, mais une affection chronique. Pourtant, le tabou autour du VIH et du sida reste bien présent et nous voulons y remédier par notre présence aux 10 Miles d’Anvers".
Le second message véhiculé par l’HIV Run est axé sur les personnes atteintes du VIH. "Faire de l’exercice physique est une activité salutaire pour tout le monde, y compris les personnes séropositives", explique Johan Roeykens, spécialiste de la physiologie de l’effort à l’UZ Antwerpen. "Pratiquer régulièrement un sport booste la résistance et la bonne forme de l’organisme. La seule différence est que les malades du VIH doivent faire davantage attention quand ils s’entraînent. Je leur recommande, et d’autant plus s’ils sont débutants, d’adopter un schéma d’entraînement moins intense et plus progressif, de façon à ne pas surcharger leur système immunitaire."
Les sympathisants, qu’ils participent à la course ou non, peuvent soutenir l’HIV Run en achetant un T-shirt au prix de 10 euros, soit avant la course en se le procurant auprès de Sensoa (Kipdorpvest 48a à Anvers), soit le jour même sur le stand de Sensoa qui sera situé à deux pas de la ligne de départ des 10 Miles d’Anvers.
Patrick Reyntiens, qui est séropositif depuis 25 ans, prendra part à la course le 17 avril prochain. "L’année passée, nous avons reçu de nombreuses réactions positives, en provenance du monde médical mais aussi des participants à la course et des spectateurs. Lors de l’édition précédente, une trentaine de coureurs avaient revêtu le T-shirt de l’HIV Run. Ce serait formidable si nous pouvions atteindre cette année le chiffre de 50»" conclut-il.
Pendant trois étés consécutifs, la Plate-Forme Prévention Sida a mené une campagne de prévention des IST (infections sexuellement transmissibles) et du sida à l’attention d’un public d’adultes. Longtemps, la prévention a en effet été orientée vers les jeunes, au risque de faire oublier que leurs grands frères, grandes sœurs et parents étaient eux aussi exposés... Rencontres sur Internet, relations extraconjugales, libertinage ou tout simplement nouvelle relation après une séparation ou un divorce: autant de situations «à risque» qui concernent au premier plan les 25-45 ans.
Avec le slogan «C’est où, avec qui et comme vous voulez mais toujours protégés. SIDA & IST, se protéger et se faire dépister», la campagne d’affichage et les spots télé et radio semblent avoir atteint leur cible. 75% des adultes se sont sentis concernés par la campagne tout en jugeant qu’elle pouvait aussi toucher un public plus jeune. «L’évaluation est positive. La campagne a été très appréciée, notamment parce qu’elle mettait en scène des situations diverses et concrètes dans lesquelles on peut se retrouver», explique Thierry Martin, directeur de la Plate-Forme Prévention Sida.
Autre point fort de cette campagne: la mise en avant du dépistage comme moyen de protection. «On constate aujourd’hui qu’au moment du diagnostic, la plupart des personnes sont déjà porteuses du virus depuis plusieurs années, ce qui signifie qu’elles ont également pu contaminer de nombreux partenaires», explique Thierry Martin. Quand on s’engage dans une nouvelle relation «stable et fidèle», le dépistage permet de laisser de côté le préservatif sans faire courir le risque de son passé à son partenaire.
«Nous n’avons pas d’éléments statistiques suffisants pour dire que cette campagne a poussé les adultes à mieux se protéger ou à se faire dépister. Mais les témoignages que nous recueillons vont dans ce sens», poursuit Thierry Martin. On peut donc espérer que cette campagne ciblée, dont la dernière édition a eu lieu en juin 2014, aura participé à faire évoluer les mentalités. «Trois ans, c’est la durée que les experts de la communication estiment idéale pour que le public intègre un message, sans effet de lassitude», précise le Directeur de la Plate-Forme qui regrette que les spots TV et radio n’aient pas pu être diffusés avant 22 h, par peur de choquer un public non averti. Preuve que le tabou reste grand lorsqu’il s’agit d’évoquer la réalité de la vie sexuelle, dans toutes ses variantes et tous ses revirements.
Au cours des dix dernières années, le VIH a évolué. D’affection aiguë touchant principalement les jeunes, elle est devenue une maladie chronique qui concerne aussi des patients d’âge moyen. «Les personnes séropositives ont aujourd’hui une espérance de vie quasi normale», confirme le Dr Eric Florence de l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers. A l’heure actuelle, peu de personnes séropositives ont plus de 65 ans. Des 2.050 patients VIH suivis à l’IMT, seuls 4% dépassent cet âge. D’après Eric Florence: «Chaque année, seuls quelques patients doivent être placés dans une maison de repos et de soins».
Dans les dix prochaines années, la demande de placement de seniors séropositifs dans des maisons de repos et de soins va sensiblement augmenter. La tranche d’âge 55 - 65 ans représente aujourd’hui 10% du nombre total de patients VIH. «Les séropositifs sont touchés plus tôt par les maladies liées à l’âge.» explique Eric Florence. «Certains seniors séropositifs devront dès lors être placés en maison de repos et de soins à un âge moins avancé que les personnes non atteintes par le VIH. »
Malheureusement, certains de ces établissements nourrissent encore des préjugés à l’égard des séropositifs. Cette crainte de l’inconnu n’est pas justifiée, selon Eric Florence. «Un senior séropositif ne diffère pas tellement d’un patient ordinaire. Il doit prendre ses médicaments tous les jours. Mais quel pensionnaire de maison de repos ne le doit pas?»
Aucune technique spéciale n’est requise pour l’accueil des seniors séropositifs. Mais il faut toutefois prendre certaines mesures importantes comme éviter toute contamination lors des soins de plaies ou veiller à la compliance au traitement. En outre, il faut suivre de très près l’état de santé des patients. Le VIH les rend en effet plus vulnérables à d’autres affections. «Ces mesures doivent être abordées dans le cadre d’une formation continue du personnel des maisons de repos et de soins», estime le Dr Florence. «Elles sont aussi largement débattues dans les congrès internationaux. Un plan d’action spécifique n’est cependant pas nécessaire pour l’instant. Notre objectif principal reste encore et toujours de prévenir les nouvelles contaminations et de déstigmatiser le VIH et le SIDA auprès de tous les groupes de patients.»
Vous venez d'avoir un rapport à risque et vous craignez d'avoir contracté le virus du sida? Vous pensez qu'il n'y a plus rien à faire à part un test de dépistage dans trois mois? Pas du tout! Vous pouvez vous procurer gratuitement un traitement "post-exposition" qui permet de réduire le risque d'infection. Peu connu, ce traitement consiste à prendre des médicaments "antirétroviraux" (qui ralentissent la multiplication du virus) le plus rapidement possible après l'exposition, avant que le virus ne rentre dans la circulation sanguine. Si possible dans les 2 à 4h, de préférence dans les 24h et absolument avant 72h. Un traitement lourd qui ne remplace pas la prévention, mais une arme de plus contre le sida.
Avoir eu un rapport sexuel non protégé avec une personne séropositive (rupture, glissement du préservatif, "oubli"), avoir été violé(e), échanger son matériel d'injection de drogues, marcher sur une seringue qui traîne dans un parc, se faire mordre par un agresseur… Les situations "à risque" peuvent être nombreuses. Les rapports sexuels non protégés avec une personne dont vous ignorez l'état de santé en font aussi partie. En cas de doute, essayez de contacter votre partenaire pour lui demander à quand remonte son dernier test VIH. Rendez-vous ensuite dans un centre de référence sida. Le médecin évaluera avec vous le risque de transmission, qui dépend du type de rapport sexuel, ainsi que de la probabilité que votre partenaire soit porteur du virus. Pour cela, il se basera sur différents facteurs, notamment le fait que votre partenaire vienne d'un pays où la prévalence du VIH est élevée, un contexte éventuel de prise de drogue ou de multiples partenaires, en particulier homosexuels. En fonction de cela, il vous conseillera de prendre ce traitement ou pas.
Pour recevoir gratuitement ce traitement, rendez-vous dans l'un des neuf centres de référence sida de Belgique ou le service de garde qui y est rattaché. Si vous n'avez pas le temps de vous y rendre, optez pour l'hôpital ou le service d'urgence le plus proche. Il pourra vous délivrer un kit pour quatre jours, au prix de 100 € environ. Assurez-vous qu'il dispose de ce kit avant de vous y rendre. Vous pourrez ensuite vous procurer gratuitement le reste du traitement dans l'un des centres de référence, dans le cadre d'un suivi médical de trois mois, avec plusieurs consultations et prélèvements sanguins. Ces prestations sont partiellement remboursées par votre mutuelle. Les médicaments antirétroviraux sont quant à eux complètement gratuits, que vous ayez une mutuelle ou pas et quelle que soit votre nationalité ou votre situation de séjour.
Attention, ce traitement "post exposition" n'est pas à prendre à la légère. Assez lourd, il doit être pris pendant 28 jours et son efficacité n'est pas de 100%. Il ne remplace donc en aucun cas la prévention. Néanmoins, il peut être d'un grand secours en cas d'accident comme la rupture du préservatif ou en cas de viol où il est prescrit d'office. Longtemps restée "tabou" par peur de la banalisation, cette option reste encore très peu connue au sein de la population mais également auprès des médecins et des plannings familiaux. Un travail d'information reste à faire pour que cette arme ne soit plus ignorée.
Article réalisé avec l'aide du Dr Gennotte, médecin consultant au CETIM et responsable du centre Elisa (centre de dépistage VIH) au CHU Saint-Pierre (Bruxelles).
Depuis l'arrivée des trithérapies en 1996, l'infection au VIH est devenue une maladie chronique. La durée de vie des patients s'est considérablement allongée, mais d'autres problèmes ont fait leur apparition. On estime notamment que 15 à 20% des patients connaissent, à un moment ou à un autre de leur parcours, un épisode dépressif.
Même si l'infection au VIH est sous contrôle, elle reste incurable. Il s'agit donc d'une maladie au long cours. Les traitements contraignants, la peur de voir son état de santé se dégrader, les préjugés, la difficulté à établir des relations intimes... Autant d'éléments qui pèsent sur les épaules de tout séropositif.
La dépression n'est pas sans conséquences sur l'évolution de la maladie. Principal risque: le décrochage thérapeutique. Autrement dit, le patient ne prend plus son traitement ou le suit mal. Or, on estime que le traitement doit être suivi à minimum 80% pour être efficace. Un mauvais suivi du traitement expose le virus à des concentrations en médicaments trop faibles pour empêcher sa réplication. Le résultat? Le développement de souches de virus résistantes au traitement. Certaines molécules antivirales deviennent dès lors inefficaces et le traitement doit être modifié.
Idées noires, troubles du sommeil, pertes de mémoire, difficultés de concentration, manque d'entrain ou d'envie? Ces signes doivent éveiller votre attention et être communiqués à votre médecin ou à un membre de l'équipe du Centre de Référence que vous fréquentez. La dépression ne doit pas être prise à la légère.
Les Centres de Référence proposent une prise en charge multidisciplinaire. Lorsqu'une dépression est diagnostiquée, le patient est pris en charge par le psychologue ou le psychiatre de l'équipe. Ce suivi ainsi qu'un traitement par antidépresseurs offrent de très bons résultats, qui sont équivalents à ceux constatés dans la population générale. À noter que la plupart des antidépresseurs sont tout à fait compatibles avec les traitements antirétroviraux.
Article réalisé avec la collaboration du Pr De Wit, médecin responsable du CETIM, Centre de Référence Sida du CHU Saint-Pierre de Bruxelles.
Faire un enfant alors qu'on est atteint du sida: un projet insensé? Pas si vous vous faites aider! Sans prise en charge, le risque de transmission du virus du sida de la mère à l'enfant s'élève à environ 20%. Une véritable roulette russe! Heureusement, les infectiologues ont mis au point une procédure permettant de réduire ce risque à moins de 2% (1)! Seule condition: la suivre à la lettre!
Pour éviter la transmission du VIH de la mère à l'enfant, il est primordial que celle-ci soit sous traitement antirétroviral. L'objectif? Que sa charge virale, c'est-à-dire la quantité de virus dans son sang, soit réduite au maximum. Le traitement n'est heureusement pas nocif pour l'enfant, à part trois médicaments qui sont plus à risque (2). Si vous apprenez que vous êtes enceinte, parlez-en donc rapidement à votre infectiologue. Il verra avec vous si vous devez changer de traitement. Mais surtout, ne l'arrêtez pas brutalement. Votre charge virale monterait en flèche, et avec elle le risque de transmission du sida à votre bébé!
Vu les nombreuses surfaces de contact lors de l'accouchement, les médecins éviteront l'utilisation de forceps pour réduire les risques de plaies et ils laveront immédiatement le bébé. Si la charge virale de la mère n'est pas assez basse au moment de l'accouchement, l'équipe pratiquera probablement une césarienne. L'allaitement est malheureusement exclu car le lait maternel est porteur du virus.
A la naissance, un sirop antirétroviral sera administré au bébé. Et ce pendant six semaines. Le but? Réduire les chances de multiplication du virus en cas de contamination. Avant dix huit mois, il est impossible de dire avec certitude si le bébé a contracté le virus ou pas. Les tests classiques de dépistage sont jusque là faussés car l'enfant est porteur des anticorps de sa mère. Une recherche de virus dans le sang pourra toutefois donner une première estimation dès six semaines. Les cas de bébés infectés sont souvent liés au non respect de cette procédure. Si vous avez un désir d'enfant, n'attendez donc pas avant d'en parler: votre infectiologue sera prêt à vous aider.
En tant que père, vous ne risquez pas de transmettre le VIH à votre enfant. Mais bien à votre partenaire si vous avez un rapport non protégé pour faire un enfant! Ne prenez donc pas de risques inconsidérés. Des solutions existent: certains services proposent une aide médicale à la procréation, qui consiste en quelque sorte à "laver" votre sperme. Un moyen de réduire le risque de transmission à la mère mais pas de l'annuler! C'est pourquoi l'équipe vous proposera également d'autres options comme le don de sperme ou encore l'adoption.
(1) Sturt AS, Dokubo EK, Sint TT. Antiretroviral therapy (ART) for treating HIV infection in ART-eligible pregnant women. Cochrane Database Syst Rev. 2010 Mar 17;(3):CD008440.
(2) Watts DH. Treating HIV during pregnancy: an update on safety issues. Drug Safety. 2006;29(6):467-90.
Article réalisé avec l'aide du Dr Uurlings, médecin au service des maladies infectieuses du CHU de Liège
SIDA? Dans les années 80 et 90, l'imaginaire collectif s'est emparé de cet acronyme pour en faire un monstre tentaculaire, un tueur infaillible. Aujourd'hui, le tueur serait épuisé, à bout de souffle. Le SIDA, on n'en meurt plus... C'est faux! Tout d'abord parce que, même s'il est vrai que le nombre de décès liés au SIDA a considérablement chuté, on peut toujours en mourir. Ensuite, parce que réduire le VIH et le SIDA à la simple proposition "on en meurt, on n'en meurt pas" serait extrêmement simpliste. Penser en ces termes, c'est nier toute la complexité de cette infection et le poids qui pèse sur les épaules des séropositifs: les effets secondaires des traitements, les préjugés, la peur d'une rechute, les complications en tout genre...
Le SIDA n'est plus celui que nous avons connu dans les années 80 et 90. La maladie a terriblement changé depuis trente ans. Grâce à la recherche, notamment, qui a accompli des prouesses en quelques années: aujourd'hui les thérapeutes possèdent une armada de molécules pour contrôler la réplication du virus. Toutefois, en allongeant la durée de vie des séropositifs, de nouveaux problèmes ont été découverts alors que les patients étaient bien traités: problèmes cardiovasculaires, apparition de cancers non-opportunistes... En bref, la maladie a beaucoup changé et nous montre un nouveau visage encore méconnu.
Selon un nouveau rapport de l’OMS, le nombre de nouveaux cas de VIH diagnostiqués entre 2019 et 2020 aurait baissé de 24 %. Cette baisse serait en grande partie due à la réduction des tests de dépistage du VIH au cours de l'année 2020, causée par les restrictions et les perturbations consécutives à la Covid-19.
Malgré le potentiel de sous-diagnostic et de sous-déclaration en 2020, 104.765 nouvelles infections à VIH ont été diagnostiquées dans 46 des 53 pays de la Région européenne, dont 14.971 en provenance de pays de l'Union européenne/Espace économique européen (UE/EEE). Cela correspond à 11,8 nouvelles infections diagnostiquées pour 100.000 habitants dans la Région européenne.
Par ailleurs, des données montrent que de multiples types de services dans tout le continuum de la prise en charge du VIH sont touchés par la Covid-19, qu'il s'agisse de la sensibilisation à la prévention et de la fourniture de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) ou des programmes de dépistage, de traitement et de soins du VIH.
«Il s'agit d'une situation alarmante, si l'on considère qu'au cours de la dernière décennie, les nouvelles infections à VIH ont eu tendance à augmenter dans la Région européenne de l'OMS», déclare le Dr Hans Henri P. Kluge, Directeur régional de l'OMS pour l'Europe. «Alors que l'attention du monde entier est concentrée sur la pandémie de Covid-19, nous ne pouvons oublier un autre virus mortel qui dévaste des vies et des communautés depuis près de 40 ans. Depuis que le VIH a été identifié pour la première fois en 1984, il a fait plus de 35 millions de victimes, ce qui en fait l'une des pandémies les plus destructrices de l'histoire.»
«Ces dernières années, de nombreux pays de la Région européenne se sont efforcés d'accroître le dépistage et le traitement tout en luttant contre la stigmatisation sociale. Mais les nouvelles données recueillies depuis l'apparition de la Covid-19 dressent un tableau inquiétant, suggérant que de nombreuses personnes vivant avec le VIH ne sont pas diagnostiquées à temps, ce qui pourrait avoir des conséquences à long terme sur leur qualité de vie.»
«Alors que nous continuons à lutter contre la pandémie de Covid-19, nous devons remettre sur les rails notre réponse au VIH», poursuit le Dr Kluge. «Il y a encore trop de stigmatisation, de discrimination et de désinformation autour de ce virus, avec d'énormes disparités dans les diagnostics et les traitements au sein de la Région européenne. Ensemble, nous pouvons mettre fin au SIDA d'ici à 2030.»
Source: Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Un test de dépistage du VIH gratuit, rapide et anonyme
Malgré des campagnes de prévention ciblées, le VIH reste pour beaucoup de personnes un monstre devant lequel elles préfèrent fermer les yeux! Pourtant, le dépistage précoce du VIH reste fondamental pour assurer l’efficacité du traitement. Pour faciliter le dépistage du SIDA, l’Institut de Médecine Tropicale (IMT) d’Anvers a mis au point un test salivaire qui détecte les anticorps spécifiques dirigés contre le VIH dans la salive.
«Le test salivaire est un test d’orientation diagnostique. Il donne uniquement une première indication», précise Tom Platteau, chercheur à l’IMT. «Seule une analyse de sang permet de poser un diagnostic définitif. Si le test salivaire est positif, nous proposons à la personne d’effectuer une prise de sang pour confirmer le résultat, et nous établissons un trajet de soins pour son suivi. Tous les 3 à 4 mois, les personnes peuvent se faire re-tester si le test est négatif.»
Où effectuer ce test de dépistage rapide?
L’IMT, en collaboration avec le centre flamand d’expertise sur la santé sexuelle Sensoa, propose pour le moment ce test gratuitement et anonymement à Anvers, dans des endroits fréquentés par les hommes homosexuels. Les résultats sont disponibles sur demande une semaine plus tard. Depuis septembre 2013, l’IMT propose aussi un kit de test via le site internet de Swab2Know. Ce kit est envoyé par la poste. Il est accompagné d’un mode d’emploi et d’un code unique permettant de consulter le résultat en ligne une semaine après le renvoi du test.
«Ce test salivaire est utilisé uniquement pour les groupes cibles à haute prévalence du VIH, c’est-à-dire que plus de 1% du groupe est atteint», poursuit Tom Platteau. «En Belgique, seuls les hommes homosexuels et les migrants d’origine subsaharienne sont donc concernés.» Dans le reste de la population, seul le test de dépistage classique par prise de sang est indiqué. Le risque de résultats faux-positifs – le test est positif alors que vous n'êtes pas infecté par le VIH – est en effet plus élevé avec le test salivaire.
La collaboration entre associations est importante
Lors de chaque action menée auprès des homosexuels, un collaborateur de Sensoa est présent pour encourager l’utilisation du test. «Le projet Swab2Know est unique parce qu’il s’adresse directement au public cible», commente Boris Cruyssaert, responsable presse chez Sensoa. «Beaucoup d’homosexuels redoutent de se faire tester via le circuit médical habituel. Ce test rapide et gratuit peut les inciter à effectuer quand même la démarche.»
Le projet Swab2Know est aussi porté par des partenaires de la communauté homosexuelle, ce qui en augmente le succès auprès de ses membres.
Projet Swab2Know: le terrain d’action s’élargit
«Pour l’instant, nous sommes surtout actifs dans les milieux noctambules anversois. Mais nous allons démarrer cette année des projets similaires dans d’autres villes. Via notre site internet, nous atteignons un large public homosexuel masculin qui sinon resterait sur la touche. C’est une bonne chose.
Pour de plus amples informations surfez sur www.swab2know.be.
Article publié le 16 mars 2015.
Les moyens de prévention contre l’infection au VIH se sont diversifiés. «Le préservatif associé au gel, moyen de prévention de base, reste évidemment d’actualité, mais une large palette d’autres outils de protection sont aujourd’hui à disposition», explique Pierre Mayeur, président de l’association ExÆquo.
Outre le préservatif, le patient peut avoir recours à différents moyens de protection:
La grande nouveauté dans le domaine de la prévention est la PrEP (Pre-Exposure prophylaxis), un traitement préventif destiné aux personnes séronégatives fortement exposées à un risque d’infection aux VIH. Pris de manière continue ou intermittente, la PrEP est efficace à plus de 90% selon les dernières études. Elle représente une grande avancée dans la prévention en apportant une réponse aux comportements à risque. «On voit qu’aujourd’hui la prévention est en train de se médicaliser», explique Pierre Mayeur. «En tant qu’association de prévention, nous avons comme rôle d’expliquer au public quelles sont les différentes possibilités et ce que cela implique. Notre but est d’encourager le dépistage, de guider les gens vers les meilleurs moyens de prévention et d’éviter la prise de traitement – comme la PrEP – de manière «sauvage», non encadrée, ce qui représente à la fois un danger pour la santé du patient et celle de sa communauté. Nous avons d’ailleurs développé un site internet avec d’autres partenaires, myprep.be, comportant toutes les informations sur cette nouvelle méthode de prévention.»
En Belgique, le taux de dépistage tardif est important. Le coût, les horaires et la localisation des centres de dépistage, la peur de la maladie et de la discrimination… sont autant de freins à la réalisation du test. «Pourtant, le dépistage précoce est un des maillons principaux de la lutte contre le VIH», explique Thierry Martin, président de la Plateforme Prévention Sida.
Sensibiliser le public à l’importance du dépistage est essentiel pour deux raisons. Tout d’abord, le fait de savoir si on est infecté par le VIH permet d’adapter ses comportements, en renforçant notamment l’utilisation de moyens de prévention comme le préservatif, par exemple. «Mais se faire dépister permet surtout, en cas de résultat positif, de démarrer le traitement immédiatement. En plus d’améliorer la qualité et l’espérance de vie du patient, la prise régulière du traitement antirétroviral depuis au moins 6 mois rend la charge virale du patient indétectable.» En d’autres termes, le patient ne peut plus contaminer son ou ses partenaires, ce qui a un impact énorme sur la prévention du VIH.
Aujourd’hui, les méthodes de dépistage se sont diversifiées. Il est possible de se faire dépister :
«Il est essentiel de faire connaître ces différentes méthodes diagnostiques auprès du public afin que chaque personne puisse choisir celle qui lui convient le mieux et favoriser dès lors le dépistage précoce.»
Dans les années 80, le sida était synonyme de condamnation à mort. Aujourd’hui, vieillir et VIH ne sont plus incompatibles. «Néanmoins, les patients VIH seront plus vite confrontés à d’autres maladies chroniques. Il est dès lors indispensable qu’ils adoptent un mode de vie sain et bénéficient d’un bon suivi médical», précise Patrick Reyntiens de Sensoa, le centre d’expertise flamand de la santé sexuelle.
«Les personnes chez lesquelles on pose aujourd’hui le diagnostic de VIH n’ont pas d’emblée des problèmes de santé. Moyennant un traitement adapté avec des antirétroviraux, elles ont en effet la même espérance de vie que le reste de la population. Des études ont toutefois mis en évidence une accélération du processus de vieillissement chez ces patients», explique Patrick Reyntiens. «Ils sont plus vite confrontés à d’autres affections chroniques comme la fatigue, les troubles de la mémoire, l’ostéoporose, le diabète, les maladies cardiovasculaires, hépatiques et rénales, et certains cancers (par ex. le cancer de l’anus). On ne sait pas toujours avec certitude si c’est dû au VIH, à la prise de médicaments depuis de nombreuses années, au vieillissement ou à d’autres facteurs. C’est tout simplement un constat.»
«Chez Sensoa, nous constatons aussi que beaucoup de patients VIH rencontrent des problèmes d’ordre psychosocial», note Patrick Reyntiens. «Même en 2017, il subsiste un tabou et une stigmatisation autour du VIH ou du sida. Il n’est dès lors pas toujours évident pour les patients de parler ouvertement de leur maladie. Car même dans certains hôpitaux ou cabinets dentaires, on leur oppose parfois une fin de non-recevoir. Sensoa met tout en œuvre pour briser ce tabou.»
Les traitements antirétroviraux actuels provoquent nettement moins d’effets secondaires que les générations de médicaments précédentes. Le virus est toutefois toujours présent dans l’organisme si bien qu’il est indispensable d’adopter un mode de vie approprié: manger sainement, bouger suffisamment, consommer alcool et drogue avec modération, arrêter de fumer. Et un suivi médical professionnel chez son médecin généraliste et/ou dans un centre de référence pour le sida est un must.»
Article rédigé par Kathleen Mentrop et Caroline Stevens, journalistes santé. Publié le 31 mars 2017.
À l’hôpital, les personnes séropositives sont suivies par un médecin spécialiste du VIH ainsi qu’une équipe paramédicale (psychologue, diététicien(ne), infirmier(-ère) VIH…). Ces personnes les informent sur la dimension médicale de leur maladie. Cependant, il arrive que les patients aient également besoin de parler de ce qui les préoccupe au quotidien: leur situation sociale, leur travail et leur mode de vie.
De nombreuses personnes séropositives ont beaucoup de mal à parler de leur maladie, et de ses conséquences sur leur vie quotidienne, même avec leur médecin. L’outil digital Unity peut apporter une aide dans ce contexte. Il se compose d’un questionnaire auxquels les patients peuvent répondre en ligne chez eux mais aussi juste avant la consultation à l’hôpital. Il faut compter une dizaine de minutes pour le compléter.
Il cible concrètement l’impact de la maladie sur quatre domaines de la vie personnelle: sentimental, social et familial, professionnel et sexuel. En sélectionnant des réponses standard et des émoticônes, les patients indiquent de façon simple ce qui les préoccupe. Ils peuvent ensuite imprimer un résumé, une sorte de guide de conversation, qui permet de baliser la communication avec les professionnels de la santé. Cet outil aide à engager la conversation sur des thèmes sensibles. Il arrive même que, chez des patients traités depuis de nombreuses années, il fasse remonter à la surface des questions enfouies.
Les données peuvent aussi être utilisées lors des réunions multidisciplinaires de l’équipe de soins, qui peut – le cas échéant – entreprendre des actions ciblées. Le traitement peut alors être adapté de façon plus optimale à la situation personnelle du patient, avec une attention maximale portée à sa qualité de vie et son bien-être.
Unity permet donc de sortir de l’aspect purement médical en consultation. Grâce à cette démarche, les patients se sentent davantage soutenus par les professionnels de la santé pour faire face à leur maladie.
01/04/2019 Article rédigé par Andy Furniere, journaliste santé.
Les consultations de suivi à l’hôpital permettent de contrôler la santé du patient et d’adapter son traitement au besoin. Au-delà de l’aspect purement médical, de nombreux patients et professionnels de la santé pensent que discuter du bien-être et de la qualité de vie des patients en consultation pourrait optimaliser leur prise en charge. C’est pourquoi la firme ViiV Healthcare a conçu Unity. Cet outil interactif constitue une aide dans la communication du patient avec son médecin. À partir de questions simples sur différents aspects de la vie quotidienne et le bien-être, un guide de discussion clair est développé pour servir de support durant les consultations.
Accessible à l’adresse www.unity-tool.com, l’outil Unity offre plusieurs fonctionnalités:
L’outil Unity possède de multiples atouts pour ses utilisateurs. Il est:
Au-delà du bénéfice qu’offre Unity pour le patient, cet outil interactif constitue aussi une aide utile à l’équipe médicale, en lui permettant:
Article rédigé par Kathleen Mentrop, journaliste santé. Mis en ligne le 03 octobre 2017.
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Arno, 30 ans Axel, 60 ans
Koen Block, membre de l’European Aids Treatment Group (EATG) et patient VIH, 45 ans & Pr Michel Moutschen, chef du Service des maladies infectieuses-médecine interne, du CHU de Liège.
Pr Stéphane De Wit, Chef de Service des Maladies Infectieuses au CHU Saint-Pierre
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive