Ma mère dit qu’elle n’oubliera jamais le jour où tout a commencé. Personnellement, je ne m’en souviens pas très bien. J’étais, paraît-il, blanc comme un linge, couché sur un lit au service des urgences de l’Hôpital des Enfants, entouré de tuyaux et de machines. Les médecins ont dit que je ne survivrais peut-être pas à la matinée, mais j’en suis sorti, même s’il a fallu longtemps avant que je ne rentre chez moi. Les tests génétiques réalisés également auprès de mes parents n’ont pas révélé de forme familiale du syndrome hémolytique et urémique. Mais, en laboratoire, une anomalie a été détectée au facteur I du complément, je fais donc partie des rares personnes atteintes de la forme atypique.
Le médecin m’a expliqué qu’à cause de cette mutation du facteur I du complément, j’avais une chance sur deux d’être dépendant à vie de la dialyse rénale. Cela a été rapidement confirmé, malgré la plasmaphérèse. Au début, la dialyse ne me dérangeait pas, car elle me permettait de rater l’école. Mais au fil du temps, ça a fini par m’embêter. Je devais sans cesse rattraper les cours et je voulais aller à l’université pour devenir vétérinaire. Mon frère m’a fait don d’un rein, mais la maladie est réapparue et j’ai dû reprendre la dialyse rénale. Je ne pourrai pas aller à l’université, car j’ai fait une petite thrombose cérébrale l’année dernière, et ma mémoire n’est plus optimale.
Article rédigé par le Dr Michelle Cooreman, publié le 20/05/2015.
Non, mais nous passons probablement à côté du diagnostic d’un certain nombre de variantes atypiques de ce syndrome. Les enfants développent fréquemment la forme typique du syndrome hémolytique et urémique à la suite d’une infection. Tant qu’une thrombose rénale ne compromet pas définitivement la fonction rénale, le rétablissement est possible.
Je n’ai suivi personnellement qu’un seul cas de syndrome hémolytique et urémique atypique. Il s’agit d’une jeune femme qui a été diagnostiquée à l’âge de 22 ans. Elle avait 8 ans lorsque du sang et des protéines ont été détectés dans ses urines, conduisant au diagnostic d’une forme typique de syndrome hémolytique et urémique. Elle n’a pas reçu de traitement spécifique et a grandi sans problème.
À l’âge de 18 ans, alors qu’elle entamait des études supérieures, elle a consulté son médecin généraliste à cause d’une fatigue extrême. Celui-ci a relevé un gonflement des membres et une légère hypertension. Une analyse sanguine a révélé une diminution de la fonction rénale, une anémie et une thrombopénie. La patiente prenait un patch contraceptif et venait d’être vaccinée contre l’hépatite B. On ignore si l’un de ces deux éléments a provoqué la récidive. Après une plasmaphérèse quotidienne pendant 14 jours, puis trois fois par semaine, la fonction rénale et les valeurs sanguines sont redevenues normales. Elle a encore développé plusieurs récidives, toutes traitées par plasmaphérèse. Elle n’a plus connu de récidive depuis deux ans et sa fonction rénale reste stable, bien que légèrement diminuée. L’analyse génétique a mis en évidence une mutation homozygote dans le facteur H du complément. Son frère est lui aussi porteur de la mutation, mais n’a pas développé la maladie.
Article rédigé par le Dr Michelle Cooreman, publié le 20/05/2015.
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