Pour assurer à tous les organes un apport suffisant en oxygène, ils doivent recevoir un apport suffisant en sang. Pour garantir cet apport suffisant, le cœur doit se contracter plusieurs fois par minute. C’est ce que l’on appelle la fréquence cardiaque.
Celle-ci peut être mesurée en écoutant le cœur. Les battements sont cependant également perceptibles en prenant le pouls. La fréquence cardiaque normale s’élève en moyenne à 65 battements par minute, mais cette fréquence normale varie d’une personne à l’autre (de 60 à 100 battements par minute). Elle augmente évidemment à l’effort. Certains sportifs peuvent avoir une fréquence cardiaque au repos très basse, parfois moins de 50 battements par minute.
Cet article a été rédigé avec la collaboration du Dr Georges Mairesse, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon.
Pour une coordination normale de la fonction cardiaque, les contractions cardiaques doivent démarrer d’un point de départ unique. Ce point est le nœud sinusal. C’est ainsi que l’on appelle les cellules musculaires spécialisées situées dans la paroi supérieure de l’oreillette droite. Le nœud sinusal est donc un stimulateur cardiaque naturel, une sorte de «chef d’orchestre», car c’est lui qui impose le rythme au cœur. Le rythme normal du cœur est donc appelé rythme sinusal.
À partir de ce nœud sinusal, différents faisceaux nerveux, sortes de câbles électriques situés dans le cœur, conduisent d’abord le signal électrique vers un deuxième nœud, situé entre les oreillettes et les ventricules. Ce nœud est appelé nœud AV (A signifiant auriculaire – faisant référence à l’oreillette – et V signifiant ventricule). Le nœud AV assure notamment la contraction des ventricules peu après celle des oreillettes. À partir de ce nœud, un réseau de cellules (le faisceau de His) propage très rapidement le signal dans l’ensemble du muscle cardiaque (myocarde). Toute perturbation au sein de ce réseau électrique (trouble de la conduction) a des effets sur l’action de pompage du cœur.
Cet article a été rédigé avec la collaboration du Dr Georges Mairesse, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon.
Le cœur se compose de deux oreillettes et de deux ventricules.
Les oreillettes et les ventricules sont séparés par des valves. Ce sont des sortes de portes qui laissent passer le sang uniquement de l’oreillette au ventricule, et non l’inverse. Ce principe est valable pour autant que les valves soient saines et fonctionnent correctement.
L’action du cœur peut être comparée à celle d’une pompe. La contraction de l’oreillette et celle du ventricule, qui surviennent successivement et dans cet ordre, pompent le sang depuis le cœur droit vers les poumons et depuis le cœur gauche vers le corps. La phase de contraction du cœur est appelée systole. Vient ensuite une phase de relâchement, appelée diastole, qui permet au cœur de se remplir à nouveau de sang.
Pour que le cœur fonctionne normalement, les deux oreillettes qui collectent le sang en provenance du système veineux, doivent d’abord se contracter pour que le sang puisse être acheminé vers les ventricules. Très peu de temps après, les deux ventricules se contractent. Lorsque cette synchronisation entre oreillette et ventricule est perturbée, on parle de trouble du rythme cardiaque, ou d’arythmie.
Cet article a été rédigé avec la collaboration du Dr Georges Mairesse, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon.
Un épisode paroxystique de fibrillation auriculaire est un épisode qui s’arrête spontanément. Ces épisodes de fibrillation auriculaire temporaires peuvent, chez certaines personnes, passer inaperçus. Beaucoup ne durent d’ailleurs que quelques minutes, la majorité durant moins de 24 heures.
Sa durée maximale est de sept jours. Lors d’un premier épisode, il est impossible de savoir si l’épisode s’arrêtera spontanément (fibrillation auriculaire paroxystique) ou, au contraire, s’il persistera (fibrillation auriculaire persistante).
La fibrillation auriculaire persistante est considérée comme telle lorsqu’elle dure plus de sept jours. Une intervention s’impose pour mettre un terme à l’épisode et restaurer un rythme cardiaque normal, sinusal. Cet objectif peut être atteint au moyen d’un choc électrique ou de médicaments. Si la fibrillation persiste plusieurs mois, on parle de «fibrillation auriculaire persistante prolongée».
Dans certains cas, le rythme sinusal ne peut être restauré et la fibrillation auriculaire s’installe définitivement. C'est possible lorsque le rythme cardiaque reste irrégulier, mais pas trop rapide. Les symptômes ne sont pas extrêmement marqués et la personne concernée peut vivre avec, à condition de prendre les précautions nécessaires (prévenir l’apparition d’un caillot sanguin).
Cet article a été rédigé avec la collaboration du Dr Georges Mairesse, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon.
Dans certains cas, il peut se produire une contraction entre deux battements cardiaques normaux. La plupart du temps juste avant le battement cardiaque suivant. Ce phénomène est appelé extrasystole. Littéralement, une extrasystole est une contraction survenant en plus de la contraction normale. Ces extrasystoles peuvent naître à n’importe quel endroit dans les deux oreillettes ou les ventricules, sauf bien sûr dans le nœud sinusal, responsable du rythme cardiaque régulier, normal.
Les extrasystoles surviennent la plupart du temps de manière sporadique. Mais elles peuvent aussi apparaître sous forme groupée, en salves. Quand ces salves arrivent de manière prolongée, elles empêchent alors le fonctionnement normal du nœud sinusal et entraînent un rythme cardiaque rapide et irrégulier. Au lieu de se contracter de façon régulière et ordonnée, le cœur «vibre». C’est la fibrillation auriculaire.
Une extrasystole survenant dans une oreillette saine n’a quasi aucune conséquence. En revanche, lorsque la paroi musculaire de l’oreillette présente un état pathologique ou est distendue (affection cardiaque), ou lorsqu’elle est sous tension, les salves d’extrasystoles correspondent à une attaque agressive sur la paroi de l’oreillette. Le tissu musculaire est progressivement remplacé par du tissu conjonctif et la paroi de l’oreillette devient fibreuse. Cette situation suffit à entretenir la fibrillation auriculaire. Le nœud sinusal ne fonctionne plus et d’autres éléments déclencheurs émettent des signaux en continu. Le remplissage des ventricules est ainsi compromis. L’action de pompage du cœur ne peut plus fonctionner normalement.
Cet article a été rédigé avec la collaboration du Dr Georges Mairesse, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon.
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Dr Georges Mairesse, cardiologue, Cliniques du Sud-Luxembourg, Arlon, et président de la Belgian Heart Rhythm Association
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