Comme tout parasite ou virus, le Plasmodium responsable de la malaria peut muter. Ces mutations du génome parasitaire sont normales et émergent par hasard. Mais si la mutation intervient dans un environnement où les médicaments antipaludiques sont utilisés, cela signifie que tous les parasites sans mutation vont être détruits, tandis que celui qui a développé certaines mutations permettant une résistance au traitement va survivre. Il y aura donc sélection de ce parasite, qui va pouvoir se reproduire.
Une résistance est apparue successivement pour toutes les classes d'antipaludiques. Lorsqu'une résistance se développe, un véritable cercle vicieux s'installe: plus on utilise de médicaments, plus le parasite résistant est sélectionné, plus la malaria se répand et plus on utilise de médicaments... La seule solution pour endiguer la montée de l'épidémie est alors de mettre au point un autre traitement.
Pour diminuer les risques de résistance, les traitements en monothérapie, c'est-à-dire contenant un seul principe actif, ont été abandonnés au profit de la combinaison de deux molécules (ACT). Toutefois, à la frontière du Cambodge et de la Thaïlande, un foyer de résistance à l'artémisinine a été récemment repéré. Or aucun antipaludique de remplacement n'est actuellement disponible. C'est pourquoi l'Organisation mondiale de la Santé préconise une surveillance systématique de la résistance et encourage la recherche dans ce domaine.
Article rédigé avec la collaboration du Dr Umberto d'Alessandro (Institut de Médecine Tropicale d'Anvers)
Dans les régions où la malaria est très présente (principalement en Afrique subsaharienne), certains individus sont si souvent infectés qu'ils finissent, après plusieurs années, par être naturellement immunisés («immunité acquise») et par tolérer le parasite. Ils sont considérés comme des porteurs asymptomatiques (sans symptôme) du parasite.
L'immunité ne confère cependant jamais de protection totale. Elle réduit simplement le risque de troubles sévères suite à l'infection. Cela explique pourquoi, dans les zones endémiques, les décès liés à la malaria touchent principalement les jeunes enfants, qui n'ont pas eu le temps de développer une immunité suffisante.
Dans les régions non endémiques, la population n'est pas du tout immunisée. Les voyageurs européens, adultes ou enfants, présentent un risque élevé de contracter la malaria s'ils ne respectent pas les mesures de prophylaxie (traitement préventif) et de protection contre les moustiques. De même, les personnes originaires d'une zone endémique qui habitent depuis longtemps dans une zone non endémique «perdent» leur immunité. Elles doivent donc prendre les mêmes précautions que les touristes lorsqu'elles se rendent dans leur pays d'origine.
Article rédigé avec la collaboration du Dr Umberto d'Alessandro (Institut de Médecine Tropicale d'Anvers)
Aujourd'hui, le meilleur antipaludique, en particulier contre le parasite Plasmodium falciporum, est une classe de médicaments appelée ACT (Artemisinin-based Combination Treatment), comportant de l'artémisinine. L'artémisinine est un dérivé d'une plante. Elle est associée à une autre molécule (lumefantrine, amodiaquine, méfloquine sulfadoxine-pyriméthamine, lumefantrine ou piperaquine) afin de renforcer l'efficacité du traitement mais aussi afin de lutter contre les phénomènes de résistance. Faciles d'utilisation – les ACT existent sous forme orale –, ces traitements permettent d'éliminer très rapidement les parasites présents dans le sang.
L’Organisation mondiale de la Santé recommande 5 ACT dans le traitement de la malaria: amodiaquine/artésunate; sulfadoxine-pyriméthamine/artésunate; méfloquine/artésunate; arthémether/luméfantrine et dihydroartémisinine-pipéraquine. Seules ces deux dernières combinaisons commercialisées sous le nom de Riamet© et Eurartesim© sont approuvées par l’Agence Fédérale des Médicaments et des Produits de Santé (AFMPS) et donc commercialisées en Belgique. D’autres médicaments – notamment les ACT à base d’artésunate – peuvent toutefois être disponibles dans certains centres spécialisés, comme l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers.
Cependant, pour les formes hépatiques du Plasmodium vivax et Plasmodium ovale, les ACT ne sont pas actifs: un autre accès palustre pourra survenir dans les prochains mois ou années. Pour les malarias dues à Plasmodium vivax et Plasmodium ovale, on utilise donc de la primaquine, un médicament développé dans les années 40. Ce médicament n’est toutefois disponible que dans des centres spécialisés, tel que l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers ou la Travel Clinic du CHU Saint-Pierre à Bruxelles.
Article rédigé avec la collaboration du Dr Umberto d'Alessandro (Institut de Médecine Tropicale d'Anvers)
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