Certains cancers du sein présentent des cibles particulières peu présentes sur les cellules normales. On peut donc viser les cellules tumorales sans être trop toxique pour les cellules normales. On parle alors de thérapie ciblée. Le plus ancien et le plus bel exemple de traitement ciblé est le traitement antihormonal par tamoxifène. Ce médicament a pour cible les récepteurs hormonaux présents sur les cellules du cancer du sein dans 60% des cas.
Ces traitements sont dirigés sur une cible qui peut être, par exemple, une partie du récepteur HER2. Parfois, la cible est une protéine présente au sein même de la cellule et pas à la surface de celle-ci. C’est le cas dans le traitement de la leucémie myéloïde chronique dont la prise en charge a été fortement améliorée dans les années 90 comme pour le cancer du sein HER2 positif. Deux grandes classes de traitements ciblés ont été développées. D’une part, les anticorps monoclonaux et d’autre part, les inhibiteurs de tyrosine kinase.
Les globules blancs produisent des anticorps, des protéines produites par le système immunitaire qui protègent l’organisme contre les intrusions (infection, cancer...). Sur cette base, des chercheurs ont développé en laboratoire des anticorps contre des cibles spécifiques à certaines cellules cancéreuses. Ce sont les anticorps monoclonaux. L’identification de ces cibles a changé la stratégie thérapeutique des médecins: ces traitements sont efficaces uniquement chez les patients dont la tumeur présente la cible visée.
Par ailleurs, ces traitements ciblés ont des effets secondaires réduits par rapport aux traitements comme la chimiothérapie. Ces anticorps s’administrent sous forme de perfusion toutes les 2 ou 3 semaines.
Dans certains cas, comme pour le récepteur HER2, une partie intracellulaire (située dans la cellule) du récepteur visé contient une enzyme appelée «protéine kinase» qui intervient aussi dans la prolifération de la cellule et la stimule à se diviser de manière incontrôlable. Les médicaments ciblant cette protéine sont appelés inhibiteurs de tyrosine kinase. Il s’agit de petites molécules qui se donnent par voie orale, tous les jours.
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Pr Hannelore Denys, chef de clinique d’oncologie UZ Gent
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