Dans le trouble bipolaire, les phases de dépression alternent avec les épisodes maniaques. Au cours d'un épisode maniaque, le patient est anormalement gai, euphorique. Il a des idées de grandeur, croit qu'il va devenir un grand écrivain, chercheur, homme politique..., parfois ne dort que peu ou plus... Ses idées se bousculent, il passe du coq à l'âne, est survolté, se met à faire des achats impulsifs et excessifs. Autant dire que la vie sociale et profesionnelle devient impossible. Près de 2% de la population souffrira d'un trouble bipolaire au cours de son existence. La prévalence est de 5 à 10% pour une dépression seule.
La grande majorité des troubles bipolaires débutent par un épisode dépressif, ce qui complique généralement l'établissement du diagnostic de trouble bipolaire. Sur cette base, un certain nombre de patients sont diagnostiqués comme dépressifs, alors qu'ils vont évoluer vers un trouble bipolaire. Une étude* a montré que 25% des patients soignés au départ pour une dépression sont en réalité atteints d'un trouble bipolaire. Par ailleurs, de nombreux patients souffrant de troubles bipolaires n'auront pas d'épisode maniaque ou des épisodes peu fréquents ou peu marqués.
Un certains nombres d'indications peuvent orienter vers un trouble bipolaire (aussi appelée "dépression bipolaire"):
Il est extrêmement important que les patients souffrant d'un trouble bipolaire soient correctement diagnostiqués. Le traitement médicamenteux est en effet différent. Dans le cas d'un trouble bipolaire, les stabilisateurs de l'humeur comme le lithium et les antipsychotiques constituent le premier choix. Tandis que dans le cas d'une dépression, la préférence est donnée aux antidépresseurs.
Merci au Dr Pascal Sienaert (Universitair Psychiatrisch Centrum K.U. Leuven, campus Kortenberg)* Goldberg et al. Risk for Bipolar Illness in Patients Initially Hospitalized for Unipolar Depression. Am J Psychiatry 2001,158:1265.
La dépression post-partum a des répercussions négatives sur la vie de la maman, de bébé, du compagnon et des autres enfants de la famille. Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, jusqu’à 20% des jeunes mamans font une dépression postnatale et 10 à 35% d’entre elles vont rechuter lors de la naissance suivante. En Belgique, Kind en Gezin cite 10% de dépressions post-partum en Flandre. D’où la nécessité de connaître les facteurs qui favorisent la dépression post-partum afin de pouvoir les éliminer ou diminuer leur impact.
Accouchement par césarienne: un facteur de risque?
Les scientifiques ont voulu savoir s’il existait un lien entre le mode d’accouchement (par voie naturelle ou par césarienne) et la dépression postnatale au cours des six semaines suivant la sortie de maternité. Ils ont interrogés près de 1.900 jeunes mamans. Près de 8% d‘entre elles avaient fait une dépression post-partum. Aucun lien n’a pu être établi entre la dépression postnatale et le mode d’accouchement.
Les facteurs favorisant la dépression
Ce constat rejoint les résultats d’études antérieures. Selon les chercheurs, les cinq facteurs les plus fréquemment liés à la dépression post-partum sont:
Des pertes urinaires après l’accouchement
Les pertes urinaires involontaires ne sont pas vraiment inhabituelles après un accouchement. Toutefois, par gêne, la plupart des femmes n’en parlent pas ou pas tout de suite au médecin ou à la sage-femme. Or, plus le problème est connu tôt, plus vite des mesures appropriées peuvent être prises.
Les scientifiques n’ont cependant pas été en mesure d’expliquer le lien entre les pertes urinaires involontaires et la dépression post-partum.
Un problème à ne pas prendre à la légère, d’autant plus que l’on connaît maintenant le lien entre fuites urinaires et dépression post-partum.
Source: Sword W, Landy CK, Thabane L et al. Is mode of delivery associated with postpartum depression at 6 weeks: a prospective cohort study. BJOG. 2011 Jul;118(8):966-77.
En Allemagne, des scientifiques ont recruté plus de 2.500 personnes de plus de 75 ans pour participer à une étude. L’objectif était d’établir le pourcentage de dépressions et de déterminer les facteurs de risque de développement d’une dépression. Des médecins et des psychologues spécialement formés ont rencontré les participants chez eux afin de les interviewer tous de la même manière. Ils ont répété ces interviews après 1 an et demi et 3 ans.
Plus de dépressions chez les plus âgés
L’âge moyen des participants était de 79,6 ans. Un peu plus d’un tiers étaient des hommes. Les scientifiques ne se sont intéressés qu’aux personnes qui habitaient encore chez elles; la moitié d’entre elles vivaient seules.
Les résultats de cette enquête montrent que, dans ce groupe de personnes âgées, la fréquence de dépression augmente encore avec l'âge. Le nombre de seniors présentant une dépression double même en 5 à 10 ans: de 35 par 1.000 personnes par an dans la tranche d’âge 75-79 ans à 75 par 1.000 personnes par an dans le groupe des 85 ans et plus.
Les facteurs qui augmentent le risque de dépression
Plusieurs éléments dont on aurait pu croire qu’ils influencent de manière importante l’apparition d’une dépression ne jouent en fait aucun rôle: le niveau d’études, le fait d’être marié ou non, la situation financière, la présence de maladies chroniques.
Par contre, les seniors qui ont des problèmes de mobilité, de mémoire et qui fument constituent un groupe à risque de dépression. Le fait de se rendre compte soi-même qu’on perd la mémoire peut être un facteur déclenchant.
Autre constatation inhabituelle, l’alcool ne semble pas lié à la dépression chez les seniors, mais le tabagisme oui.
Différence entre hommes et femmes
Le risque de sombrer dans la dépression est donc d’autant plus grand chez les seniors de 85 ans et plus. Dans ce groupe d’âge, le risque est identique pour les deux sexes. Alors que chez les seniors plus jeunes, il est plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Se prémunir contre les troubles de la mobilité et de la mémoire peut constituer une mesure préventive contre la dépression chez les seniors.
Weyerer S et al. Incidence and predictors of depression in non-demented primary care attenders aged 75 years and older: results from a 3-year follow-up study. Age and Ageing 2013;42:173-80
La sérotonine et la noradrénaline sont deux substances chimiques exerçant la fonction de messager entre les cellules du système nerveux (neurones) dans le cerveau. C’est ce qu’on appelle des neurotransmetteurs.
Leur rôle dans la dépression a été révélé en partie grâce aux traitements antidépresseurs. Ces médicaments combattent le déficit cérébral en neurotransmetteurs et permettent de traiter les symptômes de la dépression.
Une activité cérébrale moindre en cas de dépression
Des examens d’imagerie (PET-scans) chez les personnes dépressives montrent, en effet, que la circulation sanguine dans certaines régions du cerveau, et plus précisément dans la partie frontale, est réduite. Et que, par conséquent, cette région est moins active.
Les chercheurs ont établi un lien entre cette diminution de l’activité cérébrale et la réduction de la quantité de sérotonine présente dans le cerveau.
Les symptômes d’un manque de sérotonine
Moins de sérotonine signe l’apparition des émotions négatives: profonde tristesse, mélancolie, humeur noire…
Un traitement par antidépresseurs du type SSRI augmente la quantité disponible de sérotonine et restaure ainsi l’activité dans la zone cérébrale qui était moins active. Et la dépression guérit.
Dépression: aussi des pensées négatives
Il serait toutefois trop simpliste de réduire la dépression à une carence en sérotonine. Un autre neurotransmetteur, la noradrénaline, y joue aussi un rôle. Les personnes dépressives possèdent également moins de noradrénaline. Et, une baisse de la noradrénaline est aussi associée à des symptômes de dépression, mais dans ce cas pas seulement à des émotions négatives mais aussi à des pensées négatives: «je ne suis plus capable de rien», «tout ce que j’entreprends échoue»…
Conséquences sur le traitement de la dépression
Deux neurotransmetteurs, la sérotonine et la noradrénaline, sont donc impliqués dans la dépression. Pour la traiter, il est dès lors nécessaire de rétablir leur équilibre. Les molécules à double action, du type antidépresseurs SNRI, augmentent la quantité tant de sérotonine que de noradrénaline. Elles pourraient traiter une dépression plus efficacement que les molécules qui n’agissent que via un seul neurotransmetteur.
Les antidépresseurs à double action augmenteraient aussi la production de BDNF, un facteur favorisant la survie des neurones. Résultat: la quantité de sérotonine et de noradrénaline augmente, ce qui se traduit par une diminution des symptômes dépressifs.
Cet article a été réalisé en collaboration avec le Dr Jeff Suykerbuyk, revalidation-psychiatrie, Goes, Pays-Bas
La crise économique qui sévit actuellement a débuté en 2008. Il est donc encore un peu tôt pour en tirer des conclusions. Le phénomène n’est toutefois pas neuf. Les crises économiques précédentes se sont elles aussi soldées par une diminution des revenus, un accroissement du chômage et de l'insécurité sur le marché de l’emploi. Elles sont également marquées par une diminution du budget de l’assurance maladie, et donc aussi de celui consacré au secteur de la santé mentale.
Certains pays ont d’ailleurs été amenés à fortement raboter les soins de santé.
Pauvreté et dépression
La pauvreté est associée à une augmentation du stress psychosocial:
Chômage et suicide
Le chômage et le suicide sont souvent liés: une hausse de 1% du chômage entraîne une augmentation de 0,79% des suicides chez les adultes de moins de 65 ans. Principalement chez les hommes.
Des mesures et des allocations sociales adéquates permettent toutefois d’enrayer cet effet. La crise bancaire en Suède au début des années 90 a ainsi causé une hausse rapide du chômage, mais pas du nombre de suicides. En Espagne, par contre, cela a bien été le cas après les crises des années 70 et 80. Indépendamment des différences socioculturelles entre les deux pays, ce sont surtout les moyens mis à disposition pour la protection sociale qui ont fait la différence.
L’exemple de la Grèce
En Grèce, une enquête téléphonique a révélé que le nombre de tentatives de suicide a augmenté de 35% entre 2009 et 2011. La hausse des suicides n’est pas seulement une conséquence directe de la crise économique. Ce nombre a aussi grossi indirectement à cause du manque de médecins généralistes et de travailleurs de la santé mentale, ainsi qu’en raison du déficit en infrastructures dans ce secteur.
La crise économique a toutefois eu un effet positif indirect et plutôt surprenant: on a procédé à moins d’arrestations de conducteurs en état d’ébriété.
Source: www.wfmh.org/
Lors d'un AVC ou d'une attaque, le sang est soit bloqué dans le cerveau (infarctus cérébral), soit il s'y répand en dehors des vaisseaux sanguins (hémorragie cérébrale). Certaines zones du cerveau peuvent dès lors manquer d'oxygène et mourir. La dépression est une complication fréquente, mais méconnue de l'attaque. Elle se développerait chez 25 à 79% des patients et débute généralement trois à six mois après l'AVC.
Le lien précis entre dépression et AVC n'a pas encore pu être établi. D'un côté, les patients vivent souvent mal les conséquences de l'AVC. Ils se sentent frustrés et impuissants parce que, par exemple, il ne sont plus capables de s'exprimer correctement ou ils ont peur de faire une nouvelle attaque. De l'autre, l'hémorragie cérébrale ou l'infarctus cérébral a un impact direct, biologique sur le cerveau. La dépression figure donc aussi parmi les conséquences directes des dommages subis par le cerveau. Les scientifiques s'accordent dès lors sur le fait que l'AVC fragilise la personne par rapport à la dépression, mais que d'autres facteurs de risque sont impliqués dans son apparition.
La dépression ralentit le processus de rétablissement des patients après une attaque. Comparé à des patients AVC non dépressifs, la perte de fonctionnalité est plus importante, les capacités cognitives sont davantage atteintes et le taux de mortalité est aussi 50% plus élevé. Heureusement, un traitement rapide et efficace de la dépression peut exercer un effet positif, tant sur les symptômes de la dépression, que sur les conséquences fonctionnelles et cognitives de l'AVC.
- Gordon WA et al. Poststroke depression : an examination of literature. Arch Phys Med Rehabil 1997 ;78 : 658-63. - Singh A, Black S, Hermann N, Leibovitch F, Ebert P, Lawrence J. Functional and neuroanatomic corrrelations in post-stroke depression : The sunnybrook stroke study. Stroke. 2000 ; 31 (3) : 637-644.
La différence principale entre l’hiver et l’été réside dans la quantité de lumière. En hiver, il y en a bien trop peu: la lumière n’a qu’une puissance de 1.000 lux, ce qui correspond à l’éclairage procuré par 1.000 bougies. Pour nous sentir bien, nous avons besoin d’au moins 10.000 lux (ou 10.000 bougies). Heureusement, ce besoin est rencontré en été.
La quantité de lumière a une influence sur la production de mélatonine. Appelée également hormone du sommeil, la mélatonine est une substance que produit notre cerveau dès que l’obscurité tombe. Nous en fabriquons donc trop en hiver et cela n’est pas sans conséquences…
Blues de l’hiver: de la fatigue, et bien plus encore…
En hiver, le pic de mélatonine peut intervenir dès 16 ou 17h. La nuit est en effet déjà tombée quand nous sortons du travail. Conséquence: nous sommes plus fatigués et nous nous couchons aussi plus tôt.
Mais il n’y a pas que la fatigue qui augmente: la déprime suit le même mouvement. Nous avons davantage le moral dans les chaussettes, prenons moins d’initiatives et sommes davantage irritables et enclins à boire de l’alcool. Les émotions et sentiments plus sombres prennent le dessus. Notre appétit augmente, surtout l’envie de sucreries, ce qui explique pourquoi l’hiver est généralement propice à la prise de poids. Le froid qui sévit à cette période de l’année n’est évidemment pas fait pour arranger les choses: nous avons moins envie de bouger et en conséquence, nous brûlons moins de calories. Tous ces symptômes se manifestent pendant une très longue période, allant d’octobre à mars. En Belgique, nos hivers sont bien trop longs et ce sont surtout les jeunes qui sont touchés par la dépression hivernale.
Sentiment printanier: moins de mélatonine
Avec l’arrivée du printemps, les jours s’allongent et la production de mélatonine s’arrête plus tôt le matin. Nous nous sentons dès lors en meilleure forme, moins fatigués et abordons la journée avec plus d’entrain. Le sentiment printanier est donc lié à la lumière.
En été, comme les jours se prolongent jusqu’à une heure avancée de la soirée, la production de mélatonine commence aussi plus tard, ce qui nous pousse à différer l’heure à laquelle nous allons nous coucher. Le passage ou non de l’heure d’hiver à l’heure d’été n’y change rien. La seule responsable est la quantité de lumière. En hiver, ce manque de lumière peut être compensé par la luminothérapie. Le principe? Vous passez 20 minutes sous une lampe qui émet une lumière bleue à 10.000 lux.
Les températures printanières sont enfin arrivées, les jours sont de plus en plus longs et la lumière de plus en plus intense. Le grand nettoyage de printemps devient donc inévitable. Et dans la bonne humeur, encore bien!
Cet article a été réalisé en collaboration avec Annelies Smolders, psychothérapeute, spécialiste du sommeil, Hasselt (www.anneliessmolders.be).
"J'avais déjà fait plusieurs dépressions et je sortais à l'époque de la dernière. J'espérais trouver auprès du groupe d'entraide des éléments qui puissent m'aider, pour ne plus jamais rechuter. Nous étions deux nouvelles. L'autre dame souffrait encore terriblement de sa dépression, une personne l'accompagnait. La façon dont le groupe s'est comporté avec cette personne m'a épatée. Pas de paroles consolatrices, les personnes dépressives n'en ont cure. Mais bien énormément de compréhension et de solidarité."
"Ce même soir, j'ai aussi raconté mon histoire. Les réactions des autres m'ont fait sentir que j'étais comprise, je n'étais plus seule au monde. Bien sûr, je savais que ma dépression ne se serait pas complètement envolée le lendemain. Mais les choses prenaient une tournure positive. Mon intégration s'est effectuée au fil des mois. Depuis, j'aide à l'organisation des rencontres du groupe d'entraide."
"Aujourd'hui, si nous fonctionnons toujours - et c'est important - par le biais d'une conversation à bâtons rompus, nous essayons en outre de viser des points d'action concrets. J'ai moi-même beaucoup profité de ces conseils. Encourager, par exemple, à renouer des contacts sociaux. Ou insister sur l'importance de l'instauration d'un schéma de vie structuré pendant une dépression: se lever au plus tard à 8h30, prendre tous les repas à table, aider à la vaisselle... Bouger davantage aide aussi, par exemple en se promenant ou en faisant du vélo. Enfin, il est essentiel d'observer scrupuleusement le traitement prescrit par le médecin."
"Depuis que je suis chez Altis, je n'ai plus de dépression. Je fais tout pour que cela reste ainsi. Notamment, en m'exerçant à relativiser, à voir la réalité et à me préparer aux éventuels problèmes. C'est un travail de tous les instants. La vie est trop belle pour rester sur le côté.
La consommation de drogues de synthèse (amphétamines et ecstasy) ne cesse de gagner en popularité, en particulier chez les adolescents. À en croire les chercheurs actifs sur le terrain, il n’est pas rare que ces derniers mélangent speed et ecstasy. Le monde scientifique s’inquiète des dommages neurologiques potentiels que cette consommation récréative pourrait entraîner à long terme. Et à juste titre, car le développement du cerveau n’est pas encore complètement terminé à l’adolescence.
Lien entre consommation de drogues et dépression
Afin d’étudier la relation entre ces drogues et le risque de dépression ultérieure, une enquête a été réalisée au Québec auprès de 3.880 jeunes de 15 à 16 ans. Les adolescents ont d’abord été interrogés sur leur consommation de drogues. Un an plus tard, ils ont été soumis à un test visant à mesurer les comportements et sentiments dépressifs.
L’enquête a révélé que les amphétamines étaient plus utilisées que l’ecstasy (11,6% contre 8%). Un adolescent sur sept (soit 15% des adolescents interrogés) présentait une dépression légère à modérée.
Le sexe et la présence de symptômes dépressifs préalables à la consommation de drogues n’influençaient pas le résultat.
Davantage de symptômes dépressifs en cas de «cocktail»
6,7% des ados interrogés avouaient consommer simultanément des amphétamines et de l’ecstasy, avec à la clé un risque deux fois plus élevé de présenter des symptômes dépressifs. En comparaison avec les adolescents qui ne prenaient pas de drogue, la probabilité pour un adolescent consommant une drogue de synthèse d’être victime d’une dépression était de 60 à 70% plus élevée.
Drogues de synthèse et dépression: un lien établi
Ces travaux ont permis de démontrer pour la première fois que la consommation récréative de drogues chez les adolescents accroît le risque de dépression. À bon entendeur…
Source:
Brière FN, Fallu JS, Janosz M et al. Prospective associations between meth/amphetamine (speed) and MDMA (ecstasy) use and depressive symptoms in secondary school students. The Epidemiology and Community Health, april 2012, doi:10.1136/jech-2011-200706.
Le rôle du médecin traitant est important dans la prise en charge de la dépression. «Le diagnostic de dépression commence souvent chez le généraliste», explique le Dr Caroline Deville, médecin généraliste à Sambreville. «Les gens viennent consulter, de leur propre chef ou poussés par un proche, parce qu’ils sentent que "quelque chose" ne va pas, parfois sans pouvoir mettre de mots précis sur leur mal-être.» Si le diagnostic de dépression est posé, un traitement combinant souvent médicaments antidépresseurs et prise en charge psychothérapeutique peut être mis en route. Car la dépression est une véritable maladie.
Il est ensuite fondamental de suivre quotidiennement son traitement, car un traitement antidépresseur pris irrégulièrement est tout simplement inefficace. Et pour assurer une bonne prise en charge, il faut que la personne traitée reste en contact avec son médecin, ce qui n’est pas toujours évident. «Il arrive souvent qu’après la première prescription, les gens ne reviennent pas, ou veuillent renouveler les prescriptions par téléphone», raconte le Dr Deville. Il est alors difficile pour le médecin de vérifier si le traitement est bien suivi et s’il est efficace. «Il est important que le patient comprenne que le médecin n’est pas là pour fournir des remèdes sur demande mais qu’il est un allié dans la prise en charge de la dépression. Il faut par exemple bien faire comprendre que 2 à 4 semaines s’écoulent généralement avant que les effets antidépresseurs des médicaments se fassent sentir. Certaines personnes sont tentées d’arrêter car elles ne perçoivent pas de changement immédiat.» Ou, au contraire, dès qu’elles se sentent mieux, elles arrêtent leur traitement, se croyant guéries, à tort. Un traitement antidépresseur doit se prendre durant plusieurs mois pour éviter une rechute lors de l’arrêt.
La dépression est une maladie qui va réduire le niveau d'énergie et la motivation: la moindre action, y compris se soigner, peut sembler alors insurmontable. Solliciter l’aide de ses proches, programmer des rappels sur son téléphone ou s’équiper d’un pilulier électronique sont autant de coups de pouce qui peuvent contribuer à un meilleur suivi du traitement de la dépression. «Cependant, s’ils agissent sur les symptômes, les médicaments ne résolvent pas tout», rappelle le Dr Deville. «On encourage aussi les personnes dépressives à rechercher le nœud du problème à travers une prise en charge psychothérapeutique. On peut également leur proposer de se faire accompagner par un psychiatre.»
Les médicaments antidépresseurs actuels sont très efficaces. Ils doivent cependant être pris en respectant scrupuleusement les consignes du médecin. Car il est important de ne pas confondre amélioration des symptômes de la dépression, rémission et guérison.
Les symptômes peuvent diminuer après deux à quatre semaines de traitement. La réponse au traitement est définie par une disparition du sentiment de tristesse et du manque d'énergie et de plaisir, mais aussi par l'amélioration d'une série d'autres symptômes: troubles du sommeil, de l'appétit... Même si vous vous sentez déjà mieux au cours de cette phase de réponse, il est important de continuer à prendre chaque jour vos antidépresseurs. Une prise irrégulière, pendant un jour ou une semaine, augmente le risque de rechute.
Si, pendant au moins trois semaines, le patient n'éprouve pratiquement plus aucun symptôme de dépression, on parlera dans ce cas de rémission, mais pas encore de guérison. Pour être déclaré guéri, le patient ne doit pas avoir présenté de rechute pendant au moins quatre mois, à compter du début de la phase de rémission. C'est la raison pour laquelle la prise d'antidépresseurs est nécessaire au cours de la phase de rémission pour éviter une rechute.
Ce n'est qu'à ce moment que le médecin peut envisager un arrêt du traitement. Mais de nombreux paramètres vont entrer en ligne de compte pour décider de la durée d'un traitement antidépresseur: nombre d'épisodes dépressifs, sévérité, situation personnelle. Dans des cas exceptionnels, le patient devra continuer à prendre un traitement médicamenteux à vie. Seul le médecin peut décider d'un éventuel arrêt.
Source: John Rush, Helena Kraemer et al, Report by the ACNP Task Force on Response and Remission in Major Depressive Disorder. Neuropsychopharmacology (2006) 31, 1841 ? 1853.
Jusqu’à 65% des personnes souffrant de dépression vivront plusieurs épisodes dépressifs. Ces rechutes diminuent la qualité de vie et peuvent peser lourd sur le quotidien.
Un constat qui a conduit les scientifiques à rechercher dans la population générale les facteurs susceptibles de favoriser ces rechutes et d’empêcher ainsi une guérison à long terme. Pendant 6 ans, des chercheurs canadiens ont suivi 585 personnes dépressives. Ils les ont interrogées tous les 2 ans.
Santé mentale et physique
Pendant ces 6 ans de suivi, les chercheurs ont recueilli chez les patients des informations détaillées sur leur santé physique: obésité, maladies chroniques, douleur chronique, tabagisme, niveau d’activité physique.
Mais aussi sur leur santé psychique: symptômes actuels, épisodes antérieurs de dépression, consommation d’alcool, prise d’antidépresseurs, confiance en soi, sentiment d’impuissance à contrôler sa vie, pensées morbides fréquentes, stress chronique.
Des signes précurseurs de rechute
En regroupant les personnes dont la dépression avait évolué de façon similaire sur cette période de 6 ans, ils ont distingué deux «trajectoires de dépression»:
Indépendamment de l’âge et du sexe, de précédents épisodes de dépression, le tabagisme et un sentiment d’impuissance à contrôler sa vie constituaient des signes précurseurs d’un nouvel épisode dépressif. Ces facteurs de risque ne s’appliquent toutefois qu’aux personnes qui ont déjà fait une dépression! Les personnes qui pensent avoir leur vie bien en main n’entrent pas dans une trajectoire négative de dépression.
Tabagisme et contrôle de sa vie
Cette étude montre que ce ne sont pas uniquement les épisodes dépressifs antérieurs qui augmentent le risque de rechute. Le tabagisme et le sentiment de ne pas contrôler sa vie jouent aussi un rôle important. D’autres études devront déterminer si l’arrêt de la cigarette et les thérapies centrées sur le renforcement du contrôle sur sa vie, en association avec la prise d’antidépresseurs, devront désormais faire partie du traitement de la dépression. En d’autres mots, s'il est possible, de cette manière, de diminuer le risque de rechute de dépression à long terme?
Source: Ian Colman, Kiyuri Naicker, YiYe Zeng, Anushka Ataullahjan, amibkaipakan Senthilselvan, Scott B. Patten. Predictors of long-term prognosis of depression. Canadian Medical Association Journal 2011;183(17):1969-76.
Des collègues qui vous traitent de tire-au-flanc, vos amis qui vous jugent fainéant, votre conjoint qui estime que vous ne faites pas assez d’efforts pour vous en sortir… Les idées reçues sur les personnes dépressives ont la vie dure. Une étude à grande échelle menée dans 35 pays répartis dans le monde entier s’est penchée sur la discrimination dont elles font l’objet. Plus de 1.000 personnes souffrant d’une dépression sévère sous traitement ont participé à cette enquête.
Quand la dépression affecte les relations…
Parmi les dépressifs sévères interrogés, 79% avaient déjà été au moins une fois victimes d’une façon ou d’une autre de discrimination.
Les chercheurs ont aussi constaté que le risque de discrimination augmentait avec les facteurs suivants:
Les personnes qui avaient déjà eu une expérience de discrimination, préféraient par la suite ne pas divulger qu’elles étaient ou avaient été dépressives.
Parmi les personnes qui craignaient une discrimination mais ont quand même parlé de leur dépression à leur entourage, près de la moitié n’en ont pas fait l’objet.
La discrimination: un frein au traitement de la dépression
Penser qu’elles vont subir une discrimination, par exemple s’imaginer que leurs symptômes ne seront pas pris au sérieux, peut constituer un obstacle pour les personnes dépressives dans la recherche d’aide. Près de trois quarts des participants (71%) préféraient taire leur dépression plutôt que de la reconnaître ouvertement. Ce qui a conduit un certain nombre d’entre eux à développer une forme chronique de dépression parce qu’ils ne bénéficiaient dès lors pas d’un traitement adapté.
Il reste encore du travail à accomplir pour chasser les idées reçues qui entourent la dépression. Y compris auprès des patients dépressifs eux-mêmes. Mais la tableau n’est pas complètement noir, et oser parler de sa dépression est souvent la clé pour parvenir à s’en sortir.
Source: Lasalvia A et al. Global pattern of experienced and anticipated discrimination reported by people with major depressive disorder: a cross-sectional survey. Lancet 2012; 381(9860):55-62.
Avec plus de 20.000 tentatives de suicide par an, la Belgique est - avec la Finlande - le pays le plus touché en Europe de l'ouest. Il s'agit de la première cause de mortalité chez les jeunes adultes. Chaque année, environ 2000 personnes se donnent la mort dans notre pays.
La dépression est une souffrance, le suicide un appel à l'aide. Le lien est donc fort entre la maladie et l'acte... Fort mais ambigu! Les idées suicidaires sont très souvent présentes lors d'un épisode dépressif. Parfois avec passage à l'acte, mais pas systématiquement! La dépression n'est donc pas une cause directe de suicide mais plutôt un facteur de risque important.
Les raisons qui poussent quelqu'un au suicide peuvent être profondes et très diverses. Cet acte extrêmement violent est l'aboutissement d'un cheminement: le projet suicidaire se précise en général avec le temps. Il est donc essentiel d'agir au plus vite afin de prévenir le passage à l'acte.
Il ne faut pas avoir peur de parler franchement avec la personne suicidaire. Parfois, la personne n'avoue ses intentions qu'à demi-mots. Il ne faut pas hésiter dans ce cas à l'interroger directement sur ces idées suicidaires. Il faut également savoir trouver des relais. Pour être moins seul mais aussi parce que certaines causes indirectes du suicide, comme la dépression ou les problèmes de dépendance, peuvent être traités médicalement.
Le dimanche 5 septembre, cinq jours avant la Journée mondiale de prévention du suicide, le Centre de Prévention du Suicide organise un happening au Parc du cinquantenaire à Bruxelles. L'évènement rassemblera 2000 personnes pour une photo de groupe. Le but? Visualiser ce que 2000 suicides par an représente, loin des chiffres froids des dossiers de presse. Les organisateurs espèrent ainsi sensibiliser l'opinion publique. Et sortir cette problématique de l'ombre.
Le Centre de Prévention du Suicide propose une écoute téléphonique gratuite 24h/24 au 0800/32 123.
Bouffées de chaleur, troubles du sommeil... la ménopause est souvent associée à des symptômes physiques. A la périménopause, les quelques années qui précèdent l'arrêt des règles et les douze mois qui suivent cet arrêt, les femmes peuvent aussi présenter des symptômes psychiques (humeur dépressive, irritabilité...) liés aux variations hormonales.
Près de 16% des femmes souffent de dépression pendant la périménopause. Celles qui ont déjà connu des épisodes dépressifs par le passé, pendant leur grossesse ou après leur accouchement par exemple, sont plus à risque. Certains événements d'ordre personnel, comme le petit dernier qui quitte la maison familiale, peuvent aussi favoriser l'apparition d'une dépression.
L'influence de la périménopause sur le bien-être psychique est liée aux modifications hormonales. En cause, la baisse des taux d'oestrogènes et de progestérone. On ne connaît pas encore avec précision le mécanisme d'action de ces hormones sur l'humeur. Mais, on sait que les oestrogènes, par exemple, augmentent la quantité de sérotonine et de récepteurs de la sérotonine dans le cerveau. La sérotonine est un neurotransmetteur qui permet l'envoi de signaux au cerveau et est impliqué dans l'humeur et les émotions.
Aujourd'hui, bon nombre de femmes prennent un supplément hormonal afin de diminuer les symptômes physiques de la ménopause. Ce traitement hormonal de substitution peut-il également soulager les problèmes psychiques?
Le traitement hormonal de substitution peut aider à surmonter un épisode dépressif de courte durée (quelques semaines). Plusieurs études ont en effet montré que la thérapie hormonale exerce un effet positif sur l'humeur pendant la périménopause.
Pour une dépression grave - la patiente se sent dépassée depuis plusieurs semaines et n'est plus en état d'effectuer des tâches, même les plus simples - les antidépresseurs restent plus efficaces qu'un traitement hormonal de substitution. Néanmoins, chez certaines femmes périménopausiques pour qui les antidépresseurs donnent de moins bons résultats, l'association de ce médicament avec des oestrogènes peut être plus efficace.
Bertschy G, De Ziegler D, Troubles de l'humeur chez la femme périménopausique: traitement hormonal ou antidépresseur? Revue Medicale Suisse 2005; 33.Cohen LS, Soares CN, et al. Risk for new onset of depression during the menopausal transition: the Harvard study of moods and cycles. Arch Gen Psychiatry 2006; 63: 358-390.Parry B, Perimenopausal Depression. Am J Psychiatry 165:1 2008; 23-27.
Le rôle du médecin traitant est important dans la prise en charge de la dépression. «Le diagnostic de dépression commence souvent chez le généraliste», explique le Dr Caroline De...
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Lire la suiteDes collègues qui vous traitent de tire-au-flanc, vos amis qui vous jugent fainéant, votre conjoint qui estime que vous ne faites pas assez d...
Lire la suiteClassiquement, le baby blues débute entre le 3e et 5e jour après l'accouchement et disparaît très rapidement en 12 à 24 heures. Il se manifeste principalement pa...
Lire la suiteLes causes de la dépression ne sont encore que partiellement connues. Le cerveau est constitué de plusieurs milliards de neurones qui "communi...
Lire la suiteLes femmes ont deux fois plus de risque de développer une dépression que les hommes. Les raisons de cette différence ne sont pas connues. Causes génétiques, hormonales, éducationne...
Lire la suiteLes conséquences familiales, sociales et professionnelles de la dépression peuvent être nombreuses:
15% des personnes présentant une dépression vont se suicider. On recense, chaque année en Belgique près de 2.000 suicides et de l'ordre de...
Lire la suitePar définition, une dépression rend toute activité difficile, contraignante, lourde. Le repli manifesté à la maison risque d'être identique au travail. Les troubles de la concentra...
Lire la suitePr William Pitchot, psychiatre au Centre Hospitalier Universitaire de Liège - Sart-Tilman
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