Qui dit dépression avant ou après l'accouchement (dans ce dernier cas, on parle aussi de dépression post-partum), pense généralement aux jeunes mamans. Mais, les hommes aussi peuvent présenter des symptômes dépressifs avant ou après la naissance de leur enfant, même si - bien évidemment - ils ne subissent pas les mêmes modifications biologiques que les jeunes mamans.
D'après une analyse de 43 études*, 10% environ des pères ont le baby blues au cours des trois mois qui précèdent ou de l'année qui suit la naissance de leur enfant. Il semble que ce soit surtout entre le troisième et le sixième mois après l'accouchement que les pères sont les plus vulnérables à la dépression.
La science n'a pas de véritable explication à cette dépression périnatale (avant et après la naissance) chez les hommes. Bien évidemment, la paternité est un événement bouleversant. Bon nombre d'hommes éprouverairent des difficultés à s'adapter à cette nouvelle situation.
Les scientifiques ont constaté que le baby blues du papa apparaît souvent simultanément à la dépression de la maman. Ils n'ont toutefois pas pu mettre en évidence de lien causal entre la dépression du père et celle de la mère.
Néanmoins, ce constat est suffisamment important pour envisager une prévention des éventuelles dépressions du père et/ou de la mère. D'autant plus que la dépression des jeunes parents peut avoir des effets négatifs sur les émotions, le comportement et le développement de l'enfant.
Un épisode de baby blues chez un des parents devrait immédiatement attirer l'attention du médecin sur l'état émotionnel de l'autre parent. De même, les auteurs de l'étude estiment que le traitement de la dépression postnatale, par exemple par la psychothérapie, devrait davantage s'orienter sur le couple que sur le parent directement concerné.
*Paulson et al. Prenatal and Postpartum Depression in Fathers and Its Association With Maternal Depression. A Meta-analysis. The Journal of the American Medical Association, 2010; 303(19): 1961-1969.
Votre ado passe toutes ses journées devant son écran? Internet perturbe sa vie sociale, intellectuelle et/ou affective? Il ou elle ne parvient pas à lâcher son clavier? Attention: votre ado est peut-être devenu cyberdépendant! Les accros du Web sont également souvent de mauvaise humeur ou nerveux quand ils ne sont pas en ligne. Des états d'esprit qui disparaissent dès qu'ils se remettent à surfer.
De très nombreuses études se sont déjà intéressées au lien entre dépendance à l'Internet et dépression. Elles considèrent généralement la cyberdépendance comme un symptôme de dépression ou de troubles anxieux. Toutefois, d'après une nouvelle étude menée par des chercheurs australiens et chinois, la cyberdépendance peut aussi être la cause de la dépression, plutôt que son symptôme. Au début de l'étude, ils ont demandé à 1.041 ados chinois de remplir un questionnaire portant sur leur usage de l'Internet. Il est apparu que 6% des ados surfaient sur l'Internet de façon problématique. Les scientifiques ont aussi recherché chez eux la présence de symptômes de dépression et de troubles anxieux.
Neuf mois plus tard, les chercheurs ont soumis le même questionnaire aux jeunes de l'étude. 8,4% d'entre eux avaient développé une dépression, alors qu'au départ aucun ne présentait de symptômes dépressifs à la base. Après analyse des résultats, il est apparu que le risque de dépression était 2,5 fois plus élevé chez les ados cyberdépendants que chez les autres jeunes. Les scientifiques n'ont toutefois pas mis en évidence un lien entre un usage problématique de l'Internet et troubles anxieux.
Selon les scientifiques, les résultats de leurs recherches sont importants pour la prévention de la dépression. "Dépister activement à l'école les étudiants à risque pourrait être une stratégie efficace de prévention de la dépression."
Lawrence T. Lam, Zi-Wen Peng. Effect of Pathological Use of the Internet on Adolescent Mental Health. A Prospective Study. Arch Pediatr Adolesc Med. Published online August 2, 2010. doi:10.1001/archpediatrics.2010.159.
Généralement, les membres de la famille et les amis disent après coup qu’ils ne l’avaient pas vu venir ou, au contraire, qu’ils ne sont pas surpris. Les deux cas de figure sont fréquents. Certains dépressifs sévères sont davantage renfermés sur eux-mêmes parce qu’ils ne voient aucune solution à leurs problèmes. D’autres, plus extravertis, considèrent le suicide comme la solution ultime à leurs problèmes. Une fois qu’ils ont pris la décision de mettre fin à leurs jours, ils sont apaisés, le suicide étant devenu la solution qui s’impose à leurs yeux.
90 à 95% des suicides se produisent dans un contexte psychiatrique. Généralement celui d’une dépression. Toutefois la schizophrénie, l’alcoolisme, les troubles bipolaires sont aussi associés à une augmentation du risque suicidaire.
En dehors de la dépression, d’autres facteurs augmentent le risque de passer à l’acte. L’un d’entre eux est le poids de l’hérédité: le risque de mettre fin à ses jours est plus élevé quand il existe des antécédents de suicide dans la famille. On connaît encore mal les autres facteurs augmentant le risque de suicide chez les personnes n’ayant pas de prédestination héréditaire. Cependant, l’un d’entre eux est indubitablement l’existence d’abus sexuel dans l’enfance.
Les symptômes de la dépression ne permettent pas de détecter qu’une personne dépressive sévère songe au suicide. La meilleure façon de le savoir est de poser la question. Par exemple, en ces termes: «Je sais que les personnes qui éprouvent la même chose que toi mettent parfois fin à leurs jours. As-tu des idées de ce type?» Contrairement à ce que l’on pense généralement, parler du suicide ne va pas accélérer ou augmenter le risque de passage à l’acte. Bien évidemment, des tentatives de suicide précédentes sont généralement des signes précurseurs qui doivent vous alerter.
Le degré de désespoir est une bonne indication de l’imminence du suicide. Quand les personnes n’entrevoient pas de solution à leurs problèmes, pas plus aujourd’hui que demain, le risque de suicide est réellement présent.
Enfin, il y a le caractère aigu ou non du passage à l’acte. Certains signes en indiquent le caractère urgent: dire adieu aux amis, se séparer d’objets que l’on chérit, exprimer la manière dont le suicide va être accompli. Plus les projets sont concrets, plus le risque est grand.
Si vous percevez ces signes d’alerte, recourez immédiatement à une aide professionnelle.
Pour parler de vos problèmes: Centre de Prévention du Suicide, tél. 0800 32 123 www.preventionsuicide.be
Cet article a été rédigé en collaboration avec le Pr Kees van Heeringen, psychiatre, UZ Gent.
Bouffées de chaleur, troubles du sommeil... la ménopause est souvent associée à des symptômes physiques. A la périménopause, les quelques années qui précèdent l'arrêt des règles et les douze mois qui suivent cet arrêt, les femmes peuvent aussi présenter des symptômes psychiques (humeur dépressive, irritabilité...) liés aux variations hormonales.
Près de 16% des femmes souffent de dépression pendant la périménopause. Celles qui ont déjà connu des épisodes dépressifs par le passé, pendant leur grossesse ou après leur accouchement par exemple, sont plus à risque. Certains événements d'ordre personnel, comme le petit dernier qui quitte la maison familiale, peuvent aussi favoriser l'apparition d'une dépression.
L'influence de la périménopause sur le bien-être psychique est liée aux modifications hormonales. En cause, la baisse des taux d'oestrogènes et de progestérone. On ne connaît pas encore avec précision le mécanisme d'action de ces hormones sur l'humeur. Mais, on sait que les oestrogènes, par exemple, augmentent la quantité de sérotonine et de récepteurs de la sérotonine dans le cerveau. La sérotonine est un neurotransmetteur qui permet l'envoi de signaux au cerveau et est impliqué dans l'humeur et les émotions.
Aujourd'hui, bon nombre de femmes prennent un supplément hormonal afin de diminuer les symptômes physiques de la ménopause. Ce traitement hormonal de substitution peut-il également soulager les problèmes psychiques?
Le traitement hormonal de substitution peut aider à surmonter un épisode dépressif de courte durée (quelques semaines). Plusieurs études ont en effet montré que la thérapie hormonale exerce un effet positif sur l'humeur pendant la périménopause.
Pour une dépression grave - la patiente se sent dépassée depuis plusieurs semaines et n'est plus en état d'effectuer des tâches, même les plus simples - les antidépresseurs restent plus efficaces qu'un traitement hormonal de substitution. Néanmoins, chez certaines femmes périménopausiques pour qui les antidépresseurs donnent de moins bons résultats, l'association de ce médicament avec des oestrogènes peut être plus efficace.
Bertschy G, De Ziegler D, Troubles de l'humeur chez la femme périménopausique: traitement hormonal ou antidépresseur? Revue Medicale Suisse 2005; 33.Cohen LS, Soares CN, et al. Risk for new onset of depression during the menopausal transition: the Harvard study of moods and cycles. Arch Gen Psychiatry 2006; 63: 358-390.Parry B, Perimenopausal Depression. Am J Psychiatry 165:1 2008; 23-27.
Avec plus de 20.000 tentatives de suicide par an, la Belgique est - avec la Finlande - le pays le plus touché en Europe de l'ouest. Il s'agit de la première cause de mortalité chez les jeunes adultes. Chaque année, environ 2000 personnes se donnent la mort dans notre pays.
La dépression est une souffrance, le suicide un appel à l'aide. Le lien est donc fort entre la maladie et l'acte... Fort mais ambigu! Les idées suicidaires sont très souvent présentes lors d'un épisode dépressif. Parfois avec passage à l'acte, mais pas systématiquement! La dépression n'est donc pas une cause directe de suicide mais plutôt un facteur de risque important.
Les raisons qui poussent quelqu'un au suicide peuvent être profondes et très diverses. Cet acte extrêmement violent est l'aboutissement d'un cheminement: le projet suicidaire se précise en général avec le temps. Il est donc essentiel d'agir au plus vite afin de prévenir le passage à l'acte.
Il ne faut pas avoir peur de parler franchement avec la personne suicidaire. Parfois, la personne n'avoue ses intentions qu'à demi-mots. Il ne faut pas hésiter dans ce cas à l'interroger directement sur ces idées suicidaires. Il faut également savoir trouver des relais. Pour être moins seul mais aussi parce que certaines causes indirectes du suicide, comme la dépression ou les problèmes de dépendance, peuvent être traités médicalement.
Le dimanche 5 septembre, cinq jours avant la Journée mondiale de prévention du suicide, le Centre de Prévention du Suicide organise un happening au Parc du cinquantenaire à Bruxelles. L'évènement rassemblera 2000 personnes pour une photo de groupe. Le but? Visualiser ce que 2000 suicides par an représente, loin des chiffres froids des dossiers de presse. Les organisateurs espèrent ainsi sensibiliser l'opinion publique. Et sortir cette problématique de l'ombre.
Le Centre de Prévention du Suicide propose une écoute téléphonique gratuite 24h/24 au 0800/32 123.
Des collègues qui vous traitent de tire-au-flanc, vos amis qui vous jugent fainéant, votre conjoint qui estime que vous ne faites pas assez d’efforts pour vous en sortir… Les idées reçues sur les personnes dépressives ont la vie dure. Une étude à grande échelle menée dans 35 pays répartis dans le monde entier s’est penchée sur la discrimination dont elles font l’objet. Plus de 1.000 personnes souffrant d’une dépression sévère sous traitement ont participé à cette enquête.
Parmi les dépressifs sévères interrogés, 79% avaient déjà été au moins une fois victimes d’une façon ou d’une autre de discrimination.
Les chercheurs ont aussi constaté que le risque de discrimination augmentait avec les facteurs suivants:
Les personnes qui avaient déjà eu une expérience de discrimination, préféraient par la suite ne pas divulger qu’elles étaient ou avaient été dépressives.
Parmi les personnes qui craignaient une discrimination mais ont quand même parlé de leur dépression à leur entourage, près de la moitié n’en ont pas fait l’objet.
Penser qu’elles vont subir une discrimination, par exemple s’imaginer que leurs symptômes ne seront pas pris au sérieux, peut constituer un obstacle pour les personnes dépressives dans la recherche d’aide. Près de trois quarts des participants (71%) préféraient taire leur dépression plutôt que de la reconnaître ouvertement. Ce qui a conduit un certain nombre d’entre eux à développer une forme chronique de dépression parce qu’ils ne bénéficiaient dès lors pas d’un traitement adapté.
Il reste encore du travail à accomplir pour chasser les idées reçues qui entourent la dépression. Y compris auprès des patients dépressifs eux-mêmes. Mais la tableau n’est pas complètement noir, et oser parler de sa dépression est souvent la clé pour parvenir à s’en sortir.
Source: Lasalvia A et al. Global pattern of experienced and anticipated discrimination reported by people with major depressive disorder: a cross-sectional survey. Lancet 2012; 381(9860):55-62.
Jusqu’à 65% des personnes souffrant de dépression vivront plusieurs épisodes dépressifs. Ces rechutes diminuent la qualité de vie et peuvent peser lourd sur le quotidien.
Un constat qui a conduit les scientifiques à rechercher dans la population générale les facteurs susceptibles de favoriser ces rechutes et d’empêcher ainsi une guérison à long terme. Pendant 6 ans, des chercheurs canadiens ont suivi 585 personnes dépressives. Ils les ont interrogées tous les 2 ans.
Pendant ces 6 ans de suivi, les chercheurs ont recueilli chez les patients des informations détaillées sur leur santé physique: obésité, maladies chroniques, douleur chronique, tabagisme, niveau d’activité physique.
Mais aussi sur leur santé psychique: symptômes actuels, épisodes antérieurs de dépression, consommation d’alcool, prise d’antidépresseurs, confiance en soi, sentiment d’impuissance à contrôler sa vie, pensées morbides fréquentes, stress chronique.
En regroupant les personnes dont la dépression avait évolué de façon similaire sur cette période de 6 ans, ils ont distingué deux «trajectoires de dépression»:
Indépendamment de l’âge et du sexe, de précédents épisodes de dépression, le tabagisme et un sentiment d’impuissance à contrôler sa vie constituaient des signes précurseurs d’un nouvel épisode dépressif. Ces facteurs de risque ne s’appliquent toutefois qu’aux personnes qui ont déjà fait une dépression! Les personnes qui pensent avoir leur vie bien en main n’entrent pas dans une trajectoire négative de dépression.
Cette étude montre que ce ne sont pas uniquement les épisodes dépressifs antérieurs qui augmentent le risque de rechute. Le tabagisme et le sentiment de ne pas contrôler sa vie jouent aussi un rôle important. D’autres études devront déterminer si l’arrêt de la cigarette et les thérapies centrées sur le renforcement du contrôle sur sa vie, en association avec la prise d’antidépresseurs, devront désormais faire partie du traitement de la dépression. En d’autres mots, s'il est possible, de cette manière, de diminuer le risque de rechute de dépression à long terme?
Source: Ian Colman, Kiyuri Naicker, YiYe Zeng, Anushka Ataullahjan, amibkaipakan Senthilselvan, Scott B. Patten. Predictors of long-term prognosis of depression. Canadian Medical Association Journal 2011;183(17):1969-76.
Les médicaments antidépresseurs actuels sont très efficaces. Ils doivent cependant être pris en respectant scrupuleusement les consignes du médecin. Car il est important de ne pas confondre amélioration des symptômes de la dépression, rémission et guérison.
Les symptômes peuvent diminuer après deux à quatre semaines de traitement. La réponse au traitement est définie par une disparition du sentiment de tristesse et du manque d'énergie et de plaisir, mais aussi par l'amélioration d'une série d'autres symptômes: troubles du sommeil, de l'appétit... Même si vous vous sentez déjà mieux au cours de cette phase de réponse, il est important de continuer à prendre chaque jour vos antidépresseurs. Une prise irrégulière, pendant un jour ou une semaine, augmente le risque de rechute.
Si, pendant au moins trois semaines, le patient n'éprouve pratiquement plus aucun symptôme de dépression, on parlera dans ce cas de rémission, mais pas encore de guérison. Pour être déclaré guéri, le patient ne doit pas avoir présenté de rechute pendant au moins quatre mois, à compter du début de la phase de rémission. C'est la raison pour laquelle la prise d'antidépresseurs est nécessaire au cours de la phase de rémission pour éviter une rechute.
Ce n'est qu'à ce moment que le médecin peut envisager un arrêt du traitement. Mais de nombreux paramètres vont entrer en ligne de compte pour décider de la durée d'un traitement antidépresseur: nombre d'épisodes dépressifs, sévérité, situation personnelle. Dans des cas exceptionnels, le patient devra continuer à prendre un traitement médicamenteux à vie. Seul le médecin peut décider d'un éventuel arrêt.
Source: John Rush, Helena Kraemer et al, Report by the ACNP Task Force on Response and Remission in Major Depressive Disorder. Neuropsychopharmacology (2006) 31, 1841 ? 1853.
Le rôle du médecin traitant est important dans la prise en charge de la dépression. «Le diagnostic de dépression commence souvent chez le généraliste», explique le Dr Caroline Deville, médecin généraliste à Sambreville. «Les gens viennent consulter, de leur propre chef ou poussés par un proche, parce qu’ils sentent que "quelque chose" ne va pas, parfois sans pouvoir mettre de mots précis sur leur mal-être.» Si le diagnostic de dépression est posé, un traitement combinant souvent médicaments antidépresseurs et prise en charge psychothérapeutique peut être mis en route. Car la dépression est une véritable maladie.
Il est ensuite fondamental de suivre quotidiennement son traitement, car un traitement antidépresseur pris irrégulièrement est tout simplement inefficace. Et pour assurer une bonne prise en charge, il faut que la personne traitée reste en contact avec son médecin, ce qui n’est pas toujours évident. «Il arrive souvent qu’après la première prescription, les gens ne reviennent pas, ou veuillent renouveler les prescriptions par téléphone», raconte le Dr Deville. Il est alors difficile pour le médecin de vérifier si le traitement est bien suivi et s’il est efficace. «Il est important que le patient comprenne que le médecin n’est pas là pour fournir des remèdes sur demande mais qu’il est un allié dans la prise en charge de la dépression. Il faut par exemple bien faire comprendre que 2 à 4 semaines s’écoulent généralement avant que les effets antidépresseurs des médicaments se fassent sentir. Certaines personnes sont tentées d’arrêter car elles ne perçoivent pas de changement immédiat.» Ou, au contraire, dès qu’elles se sentent mieux, elles arrêtent leur traitement, se croyant guéries, à tort. Un traitement antidépresseur doit se prendre durant plusieurs mois pour éviter une rechute lors de l’arrêt.
La dépression est une maladie qui va réduire le niveau d'énergie et la motivation: la moindre action, y compris se soigner, peut sembler alors insurmontable. Solliciter l’aide de ses proches, programmer des rappels sur son téléphone ou s’équiper d’un pilulier électronique sont autant de coups de pouce qui peuvent contribuer à un meilleur suivi du traitement de la dépression. «Cependant, s’ils agissent sur les symptômes, les médicaments ne résolvent pas tout», rappelle le Dr Deville. «On encourage aussi les personnes dépressives à rechercher le nœud du problème à travers une prise en charge psychothérapeutique. On peut également leur proposer de se faire accompagner par un psychiatre.»
La consommation de drogues de synthèse (amphétamines et ecstasy) ne cesse de gagner en popularité, en particulier chez les adolescents. À en croire les chercheurs actifs sur le terrain, il n’est pas rare que ces derniers mélangent speed et ecstasy. Le monde scientifique s’inquiète des dommages neurologiques potentiels que cette consommation récréative pourrait entraîner à long terme. Et à juste titre, car le développement du cerveau n’est pas encore complètement terminé à l’adolescence.
Afin d’étudier la relation entre ces drogues et le risque de dépression ultérieure, une enquête a été réalisée au Québec auprès de 3.880 jeunes de 15 à 16 ans. Les adolescents ont d’abord été interrogés sur leur consommation de drogues. Un an plus tard, ils ont été soumis à un test visant à mesurer les comportements et sentiments dépressifs.
L’enquête a révélé que les amphétamines étaient plus utilisées que l’ecstasy (11,6% contre 8%). Un adolescent sur sept (soit 15% des adolescents interrogés) présentait une dépression légère à modérée.
Le sexe et la présence de symptômes dépressifs préalables à la consommation de drogues n’influençaient pas le résultat.
6,7% des ados interrogés avouaient consommer simultanément des amphétamines et de l’ecstasy, avec à la clé un risque deux fois plus élevé de présenter des symptômes dépressifs. En comparaison avec les adolescents qui ne prenaient pas de drogue, la probabilité pour un adolescent consommant une drogue de synthèse d’être victime d’une dépression était de 60 à 70% plus élevée.
Ces travaux ont permis de démontrer pour la première fois que la consommation récréative de drogues chez les adolescents accroît le risque de dépression. À bon entendeur…
Source:
Brière FN, Fallu JS, Janosz M et al. Prospective associations between meth/amphetamine (speed) and MDMA (ecstasy) use and depressive symptoms in secondary school students. The Epidemiology and Community Health, april 2012, doi:10.1136/jech-2011-200706.
"J'avais déjà fait plusieurs dépressions et je sortais à l'époque de la dernière. J'espérais trouver auprès du groupe d'entraide des éléments qui puissent m'aider, pour ne plus jamais rechuter. Nous étions deux nouvelles. L'autre dame souffrait encore terriblement de sa dépression, une personne l'accompagnait. La façon dont le groupe s'est comporté avec cette personne m'a épatée. Pas de paroles consolatrices, les personnes dépressives n'en ont cure. Mais bien énormément de compréhension et de solidarité."
"Ce même soir, j'ai aussi raconté mon histoire. Les réactions des autres m'ont fait sentir que j'étais comprise, je n'étais plus seule au monde. Bien sûr, je savais que ma dépression ne se serait pas complètement envolée le lendemain. Mais les choses prenaient une tournure positive. Mon intégration s'est effectuée au fil des mois. Depuis, j'aide à l'organisation des rencontres du groupe d'entraide."
"Aujourd'hui, si nous fonctionnons toujours - et c'est important - par le biais d'une conversation à bâtons rompus, nous essayons en outre de viser des points d'action concrets. J'ai moi-même beaucoup profité de ces conseils. Encourager, par exemple, à renouer des contacts sociaux. Ou insister sur l'importance de l'instauration d'un schéma de vie structuré pendant une dépression: se lever au plus tard à 8h30, prendre tous les repas à table, aider à la vaisselle... Bouger davantage aide aussi, par exemple en se promenant ou en faisant du vélo. Enfin, il est essentiel d'observer scrupuleusement le traitement prescrit par le médecin."
"Depuis que je suis chez Altis, je n'ai plus de dépression. Je fais tout pour que cela reste ainsi. Notamment, en m'exerçant à relativiser, à voir la réalité et à me préparer aux éventuels problèmes. C'est un travail de tous les instants. La vie est trop belle pour rester sur le côté.
La différence principale entre l’hiver et l’été réside dans la quantité de lumière. En hiver, il y en a bien trop peu: la lumière n’a qu’une puissance de 1.000 lux, ce qui correspond à l’éclairage procuré par 1.000 bougies. Pour nous sentir bien, nous avons besoin d’au moins 10.000 lux (ou 10.000 bougies). Heureusement, ce besoin est rencontré en été.
La quantité de lumière a une influence sur la production de mélatonine. Appelée également hormone du sommeil, la mélatonine est une substance que produit notre cerveau dès que l’obscurité tombe. Nous en fabriquons donc trop en hiver et cela n’est pas sans conséquences…
En hiver, le pic de mélatonine peut intervenir dès 16 ou 17h. La nuit est en effet déjà tombée quand nous sortons du travail. Conséquence: nous sommes plus fatigués et nous nous couchons aussi plus tôt.
Mais il n’y a pas que la fatigue qui augmente: la déprime suit le même mouvement. Nous avons davantage le moral dans les chaussettes, prenons moins d’initiatives et sommes davantage irritables et enclins à boire de l’alcool. Les émotions et sentiments plus sombres prennent le dessus. Notre appétit augmente, surtout l’envie de sucreries, ce qui explique pourquoi l’hiver est généralement propice à la prise de poids. Le froid qui sévit à cette période de l’année n’est évidemment pas fait pour arranger les choses: nous avons moins envie de bouger et en conséquence, nous brûlons moins de calories. Tous ces symptômes se manifestent pendant une très longue période, allant d’octobre à mars. En Belgique, nos hivers sont bien trop longs et ce sont surtout les jeunes qui sont touchés par la dépression hivernale.
Avec l’arrivée du printemps, les jours s’allongent et la production de mélatonine s’arrête plus tôt le matin. Nous nous sentons dès lors en meilleure forme, moins fatigués et abordons la journée avec plus d’entrain. Le sentiment printanier est donc lié à la lumière.
En été, comme les jours se prolongent jusqu’à une heure avancée de la soirée, la production de mélatonine commence aussi plus tard, ce qui nous pousse à différer l’heure à laquelle nous allons nous coucher. Le passage ou non de l’heure d’hiver à l’heure d’été n’y change rien. La seule responsable est la quantité de lumière. En hiver, ce manque de lumière peut être compensé par la luminothérapie. Le principe? Vous passez 20 minutes sous une lampe qui émet une lumière bleue à 10.000 lux.
Les températures printanières sont enfin arrivées, les jours sont de plus en plus longs et la lumière de plus en plus intense. Le grand nettoyage de printemps devient donc inévitable. Et dans la bonne humeur, encore bien!
Cet article a été réalisé en collaboration avec Annelies Smolders, psychothérapeute, spécialiste du sommeil, Hasselt (www.anneliessmolders.be).
Lors d'un AVC ou d'une attaque, le sang est soit bloqué dans le cerveau (infarctus cérébral), soit il s'y répand en dehors des vaisseaux sanguins (hémorragie cérébrale). Certaines zones du cerveau peuvent dès lors manquer d'oxygène et mourir. La dépression est une complication fréquente, mais méconnue de l'attaque. Elle se développerait chez 25 à 79% des patients et débute généralement trois à six mois après l'AVC.
Le lien précis entre dépression et AVC n'a pas encore pu être établi. D'un côté, les patients vivent souvent mal les conséquences de l'AVC. Ils se sentent frustrés et impuissants parce que, par exemple, il ne sont plus capables de s'exprimer correctement ou ils ont peur de faire une nouvelle attaque. De l'autre, l'hémorragie cérébrale ou l'infarctus cérébral a un impact direct, biologique sur le cerveau. La dépression figure donc aussi parmi les conséquences directes des dommages subis par le cerveau. Les scientifiques s'accordent dès lors sur le fait que l'AVC fragilise la personne par rapport à la dépression, mais que d'autres facteurs de risque sont impliqués dans son apparition.
La dépression ralentit le processus de rétablissement des patients après une attaque. Comparé à des patients AVC non dépressifs, la perte de fonctionnalité est plus importante, les capacités cognitives sont davantage atteintes et le taux de mortalité est aussi 50% plus élevé. Heureusement, un traitement rapide et efficace de la dépression peut exercer un effet positif, tant sur les symptômes de la dépression, que sur les conséquences fonctionnelles et cognitives de l'AVC.
- Gordon WA et al. Poststroke depression : an examination of literature. Arch Phys Med Rehabil 1997 ;78 : 658-63. - Singh A, Black S, Hermann N, Leibovitch F, Ebert P, Lawrence J. Functional and neuroanatomic corrrelations in post-stroke depression : The sunnybrook stroke study. Stroke. 2000 ; 31 (3) : 637-644.
La crise économique qui sévit actuellement a débuté en 2008. Il est donc encore un peu tôt pour en tirer des conclusions. Le phénomène n’est toutefois pas neuf. Les crises économiques précédentes se sont elles aussi soldées par une diminution des revenus, un accroissement du chômage et de l'insécurité sur le marché de l’emploi. Elles sont également marquées par une diminution du budget de l’assurance maladie, et donc aussi de celui consacré au secteur de la santé mentale.
Certains pays ont d’ailleurs été amenés à fortement raboter les soins de santé.
La pauvreté est associée à une augmentation du stress psychosocial:
Le chômage et le suicide sont souvent liés: une hausse de 1% du chômage entraîne une augmentation de 0,79% des suicides chez les adultes de moins de 65 ans. Principalement chez les hommes.
Des mesures et des allocations sociales adéquates permettent toutefois d’enrayer cet effet. La crise bancaire en Suède au début des années 90 a ainsi causé une hausse rapide du chômage, mais pas du nombre de suicides. En Espagne, par contre, cela a bien été le cas après les crises des années 70 et 80. Indépendamment des différences socioculturelles entre les deux pays, ce sont surtout les moyens mis à disposition pour la protection sociale qui ont fait la différence.
En Grèce, une enquête téléphonique a révélé que le nombre de tentatives de suicide a augmenté de 35% entre 2009 et 2011. La hausse des suicides n’est pas seulement une conséquence directe de la crise économique. Ce nombre a aussi grossi indirectement à cause du manque de médecins généralistes et de travailleurs de la santé mentale, ainsi qu’en raison du déficit en infrastructures dans ce secteur.
La crise économique a toutefois eu un effet positif indirect et plutôt surprenant: on a procédé à moins d’arrestations de conducteurs en état d’ébriété.
Source: www.wfmh.org/
Dans les six mois précédant l'élection présidentielle américaine de 2020, les participants à une étude ont signalé une augmentation de l'anxiété et de la dépression modérée à sévère, une augmentation des visites à l'hôpital et une augmentation de la consommation de médicaments sur ordonnance – et une diminution après l'élection. Un autre groupe de chercheurs a rapporté que 68% des adultes qu'ils ont interrogés ont déclaré que l'élection était une source majeure de stress dans leur vie – en hausse par rapport à 52% lorsqu'ils ont mené la même enquête avant l'élection de 2016.
Les chercheurs ont trouvé un nom pour ce phénomène : le trouble du stress électoral. «Il ne s'agit pas d'un diagnostic officiel, mais le concept reflète l'expérience de nombreuses personnes dans le monde entier», explique Robert Bright, professeur adjoint de psychiatrie à la Mayo Clinic. «L'anxiété est un trouble de l'avenir: ce qui se passerait, pourrait se passer, devrait se passer. Et c'est en grande partie ce à quoi pensent les habitants de ces pays qui se rendent aux urnes». Robert Bright explique que l'approche des élections peut entraîner un sentiment de désespoir ou d'impuissance, un retrait social, des crises de panique, des troubles du sommeil, de l'irritabilité, un comportement agressif, des troubles gastro-intestinaux, des maux de tête, des douleurs et de l'épuisement. «Je vois des personnes qui développent une dépression clinique au point d'avoir du mal à se lever le matin à cause d'un sentiment de nihilisme croissant.»
Le stress à l'approche du jour de l'élection, la contraction d'une infection ou une blessure lors d'un meeting de campagne ne sont que quelques-uns des risques pour la santé auxquels les gens sont confrontés en période électorale. Une étude menée à Taïwan révèle une augmentation de 19% des dépenses de santé chez les nouveaux électeurs pendant les quatre semaines que dure obligatoirement la campagne électorale présidentielle dans le pays. Ces dépenses comprennent le traitement des infections respiratoires aiguës, des maladies gastro-intestinales et des blessures.
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Greffe d'organes
Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
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Vessie hyperactive