L’intolérance au gluten, également appelée maladie cœliaque, peut toucher tant les enfants que les adultes. Il s’agit d’une affection digestive dite auto-immune. Chez les personnes cœliaques, le système immunitaire réagit contre les protéines de gluten contenues dans certaines céréales (blé, seigle, orge, épeautre, etc.). Ceci a notamment pour conséquence une destruction des cellules de l'intestin grêle. La nature ainsi que l’intensité des symptômes qui en découlent sont variables d’un individu à l’autre: problèmes intestinaux, fatigue, retard de croissance… Seule une éviction stricte du gluten, à vie, permet de résoudre le problème.
En cas d’intolérance au gluten, la muqueuse intestinale est donc soumise aux attaques des cellules immunitaires. Or, c’est au niveau des parois de l’intestin qu’est sécrétée la lactase, une enzyme qui permet la digestion du lactose présent dans le lait et les produits laitiers. La lactase n’étant plus du tout ou plus suffisamment sécrétée, le lactose résiduel subit alors une fermentation par les microorganismes de la flore intestinale, ce qui engendre les symptômes caractéristiques de l’intolérance au lactose: ballonnements, douleurs abdominales, diarrhées...
Les maladies qui détruisent la muqueuse intestinale, telle que la maladie cœliaque, engendrent donc un déficit en lactase. Dans ces cas de figure, on parle alors d'hypolactasie secondaire, par opposition à l’hypolactasie primaire, où on observe un déficit en lactase malgré une muqueuse intestinale normale.
En cas d’hypolactasie secondaire, les symptômes sont temporaires. En effet, lorsque le problème d’intolérance au gluten est réglé en évitant le gluten, la muqueuse intestinale ne subit plus les attaques du système immunitaire et peut alors se régénérer. Une fois que la lactase est à nouveau sécrétée en suffisance, les symptômes liés à l’intolérance au lactose s’atténuent et finissent par disparaître.
Article réalisé avec la collaboration de Fabienne Depoortere, diététicienne, Docteur en Sciences Biomédicales, Digestive Disease Center, For.med, Haute École Lucia de Brouckère. Publié le 12/06/2015.
Sources: Regression of lactose malabsorption in coeliac patients after receiving a gluten-free diet. Ojetti V., Scand J Gastroenterol. 2008;43(2):174-7.
Le lactose entre dans la composition des produits laitiers mais pas seulement. Les produits de boulangerie, les céréales pour le petit-déjeuner, les aliments en poudre (purées, soupes, substituts de repas, préparations pour crêpes et pâtisseries…), les margarines, les viandes froides (charcuteries, hachés…), les vinaigrettes, les friandises, etc. en contiennent également.
D’une manière plus subtile encore, le lactose est présent dans certains médicaments et compléments alimentaires. Le lactose est en effet l’excipient (ingrédient inactif qui apporte un goût, une consistance ou une couleur) le plus couramment utilisé dans les préparations médicamenteuses. On estime ainsi que 20% des médicaments d’ordonnance et 6% des médicaments en vente libre contiennent ce fameux lactose.
Les intolérants au lactose doivent être particulièrement attentifs. En magasin, s’il est certes plus ou moins aisé de repérer le mot «lait» (lait en poudre, protéine de lait…) dans la liste des ingrédients, il convient d’ouvrir l’œil et d’éviter également les produits contenant du beurre, du fromage, de la crème, du yaourt, du lactosérum et des caséinates. Même si tous ces produits contiennent des quantités différentes de lactose. Les fromages à pâte dure sont par exemple beaucoup plus faiblement dosés en lactose que les fromages frais. Ce repérage est d’autant plus compliqué si les achats sont effectués au détail (boucherie, boulangerie, marché…) car ces produits ne présentent alors presque jamais un étiquetage listant leurs ingrédients. Dans ce cas, seul le vendeur pourra vous éclairer.
Concernant les produits pharmaceutiques, la teneur en lactose est rarement mentionnée sur leur emballage. Il ne faut dès lors pas hésiter à demander conseil à votre médecin ou votre pharmacien voire, le cas échéant, à contacter le fabricant.
Enfin, tant pour les aliments que pour les médicaments, la quantité exacte de leur teneur en lactose n’est généralement pas indiquée.
Les symptômes de l’intolérance au lactose dépendent du degré d’intolérance de la personne et de la quantité de lactose à laquelle elle est exposée. À la clé: ballonnements, douleurs abdominales et diarrhée. Rappelons que la plupart des intolérants au lactose souffrent d'une carence partielle en lactase, l’enzyme permettant à l’organisme d’assimiler le lactose, et non d'une absence totale de cette dernière. Dans la grande majorité des cas, des quantités infimes de lactose peuvent dès lors être ingérées sans conséquence.
À titre d’exemple, certains comprimés de médicaments contre le cholestérol (statines), parmi les plus vendus dans le monde, contiennent près de 30 mg de lactose, ce qui équivaut approximativement à la quantité de lactose contenue dans 0,5 ml de lait.
Des quantités aussi infimes de lactose «caché» ne peuvent à elles seules engendrer l’apparition des symptômes de l’intolérance au lactose. Néanmoins, en cas de doute (repas à l’extérieur, obligation de prendre certaines médications), un complément de lactase peut toujours être pris.
Article réalisé avec la collaboration du Dr Jean-Louis Dewulf.
Article publié le 14/04/14.
Consommer du lait et d'autres produits laitiers en grande quantité favorise-t-il le développement d'un cancer du poumon, du sein et des ovaires? Il n'existe actuellement, au sein de la communauté scientifique, aucun consensus sur cette question. Des chercheurs suédois ont donc décidé d'analyser l'incidence du risque de cancer chez 22.788 sujets présentant une intolérance au lactose. Ces derniers ne consomment en effet que très peu de lait et de produits laitiers.
Au moyen de quatre registres de maladies, les chercheurs ont identifié les patients ayant fait l'objet d'un diagnostic d'intolérance au lactose entre 1987 et 2010. Ils ont ensuite couplé ces informations au rapport d'incidence standardisé (RIS) du Registre suédois du cancer afin de calculer le risque de cancer dans cette population spécifique.
Les résultats sont sans équivoque: les sujets présentant une intolérance au lactose ont été associés à un risque de développer un cancer du sein, des ovaires et du poumon bien inférieur aux autres sujets et ce, indépendamment de leur pays natal et de leur sexe. Aucune différence n'a en revanche été observée chez les parents, les frères et les sœurs des sujets de l'étude. Ces conclusions suggèrent que le régime alimentaire spécifique des intolérants au lactose les protège de façon plus efficace contre certains types de cancer.
Devons-nous pour autant bannir tous les produits laitiers de notre alimentation? Ou du moins réduire de façon radicale notre consommation? Selon les chercheurs, ce serait aller un peu vite en besogne. En l'état, il est en effet trop tôt pour en conclure que le lait et les produits laitiers augmentent le risque de cancer. Les intolérants au lactose ne suppriment en effet pas que les produits laitiers de leur régime alimentaire: leur apport quotidien en calories est généralement inférieur à la moyenne et la consommation de substituts, comme les boissons lactées à base de végétaux, pourrait avoir un effet protecteur. D'autres recherches doivent à présent démontrer le ou les facteurs à l'origine de cette diminution du risque.
Article rédigé par Ann T'Syen, publié le 15 octobre 2015.
Source: British Journal of Cancer 14 October 2014) doi:10.1038/bjc.2014.544: Lactose intolerance and risk of lung, breast and ovarian cancers: aetiological clues from a population-based study in Sweden
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Lire la suiteNancy Scholart, diététicienne spécialisée en diététique pédiatrique.
Dr Hichem Souayah, gastro-entérologue au service de pédiatrie du CHU Saint-Pierre
Laurence Dieu, diététicienne
Cancer de l'estomac
Covid-19
Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)
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Leucémie myéloïde chronique
Mélanome
Oeil infecté, irrité ou sec
Vessie hyperactive