Non, la proportion est la même. Les problèmes de digestion liés au lactose débutent dans la grande majorité des cas pendant l'enfance, entre trois ans et la puberté selon les cas et se maintient à l'âge adulte.
La fréquence de l’intolérance au lactose dépend des populations. Chez les enfants originaires du pourtour méditerranéen ou d'Afrique subsaharienne, c'est une explication très fréquente des douleurs abdominales. Dans les populations originaires d'Europe du Nord, l'intolérance au lactose est beaucoup moins fréquente.
L'intolérance au lactose primaire se déclare après que l'enfant soit sevré. Il est donc en général possible de passer à des produits laitiers plus pauvres en lactose, comme le yaourt ou le fromage. Il arrive cependant qu'un bébé qui a encore besoin de lait connaisse, à l'occasion d'une gastro-entérite aiguë, une intolérance au lactose temporaire. Il est alors recommandé de poursuivre l'allaitement maternel et d'ajouter, dans certains cas et sur conseil du médecin, un soluté de réhydratation pour diminuer les conséquences de la diarrhée. Si le bébé est nourri au biberon, les laits en poudre sans lactose peuvent être utiles.
Oui, le diagnostic doit être fait par un gastro-entérologue en cas de problème de digestion lié au lait. Le rôle du diététicien est de conseiller les patients, de leur donner une sorte de mode d'emploi de l'alimentation adaptée à l’intolérance au lactose. Le but est d'éviter le lactose et de supprimer les problèmes de digestion gênants, mais tout en maintenant des apports en calcium suffisants.
Non, bien sûr. Les besoins en calcium d'une femme enceinte sont tout à fait différents de ceux d'un homme de cinquante ans, par exemple. Il y a aussi les préférences personnelles: la personne aime-t-elle les produits à base de soja? Et les fromages pauvres en lactose? Il faut aussi parfois rassurer des patients qui se sentent démunis face à la nécessité de changer leur alimentation. Malgré tout, une séance suffit en général à faire le tour du problème.
Parmi les produits sans lactose, on distingue principalement:
La plupart des personnes intolérantes au lactose sont toutefois capables de consommer certains produits laitiers pauvres en lactose, comme les fromages affinés (gruyère, emmental, comté…) et les yaourts, dont le lactose est «digéré» par les ferments lactiques.
Les laits et les fromages sans lactose sont principalement des laits dits demi-écrémés et des fromages maigres. Ils sont dès lors moins gras.
La teneur en glucides et en lipides des laits végétaux, et donc leur apport calorique, est variable: tandis que la majorité de ces laits (soja, riz, avoine, noisettes, épeautre) présentent des apports caloriques relativement similaires au lait de vache, le lait de coco est 4 fois plus calorique.
Les produits laitiers restent incontestablement la meilleure source de calcium, élément indispensable pour la calcification osseuse. En effet, même s’il est présent sous forme d’additif dans les produits sans lactose d’origine végétale, ce calcium est moins bien assimilé que dans les produits où il est naturellement présent.
Les produits sans lactose offrent une alternative intéressante pour les personnes intolérantes, et peuvent être consommés par toute la famille. Soulignons néanmoins que les nourrissons qui consomment exclusivement des laits végétaux sont à haut risque de carences alimentaires liées à une malnutrition.
Précisons enfin, qu’en cas d’allergie au lait de vache, la consommation de lait de vache et de ses dérivés y compris les variantes sans lactose, est strictement interdite. En effet, dans ces derniers, seul le lactose est supprimé: les protéines du lait responsables de la réaction allergique sont toujours bien présentes.
Article publié le 3 avril 2015.
Sources: Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, communiqué du 14/03/2013 Institut Français pour la nutrition (IFN), n°2, octobre 2008, mise au point du Dr Christophe Dupont (Hôpital Saint-Vincent de Paul, Paris). Lactose intolerance and consumption of milk and milk products, Sieber R, Stransky M, de Vrese M. - Z Ernahrungswiss. 1997 Dec;36(4):375-93.
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Dr Hichem Souayah, gastro-entérologue au service de pédiatrie du CHU Saint-Pierre
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